la sidération: premiers jours
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La sidération: premiers jours


La sidération est un peu le seul mot qui me vient à l’esprit durant ces premiers jours. Nous sommes à peu près tous complètement sonnés par cette pandémie et les conséquences que cela engendre dans notre quotidien.

Dans le dernier article que je vous publiais, je rouspétais car mon mari ne m’avait pas laissé partir à un concert d’Indochine. Deux semaines plus tard, nous sommes tous en mesures de confinement pour cause de propagation rapide du coronavirus. 

J’ai mis du temps à prendre les choses au sérieux, je l’avoue ! Craindre une chose que l’on ne voit pas, qui n’est pas perceptible à l’oeil nu est un peu compliqué. On a toujours tendance à croire que le pire n’arrive qu’aux autres. Lorsque l’épidémie s’est propagée sur le sol français, on a mis plus ou moins de temps à réaliser l’ampleur du problème.

J’ai eu envie de vous raconter un peu comment j’ai vécu les choses au jour le jour. Je ne suis pas certaine de faire ça de manière assidue mais c’est un début on dira. 


Jeudi 12 mars 2020.


Après le discours de Macron sur la fermeture des écoles, mon premier réflexe a été de rapatrier mon fils d’Aix en Provence. Il n’était pas question qu’il reste seul là-bas et nous en Corse. D’autant que chez nous, région la plus touchée de France en terme de pourcentage, je sens que l’on va nous isoler totalement.

Il est donc arrivé vendredi soir. Je peux à présent me détendre car il me manquait lui pour être totalement apaisée. Nous sommes donc au complet à la maison. Même si je ne me détends pas vraiment car mes crises d’angoisse ont refait une apparition fulgurante !

La sidération: premiers jours

Dans le même temps, mon mari m’annonce qu’il va passer en télétravail. Et là, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer 😅


Dimanche 15 mars 2020


De mon côté, je vais entamer ma 3ème semaine de confinement à la maison sur les conseils de mon mari. Je constate, avec le recul, qu’il avait compris avant moi vers quoi nous nous dirigions. Du coup, il m’a demandé de ne plus sortir avec ma fille, qui est une personne à risque. 

Je m’y suis pliée, non sans me plaindre 🤪

Tout le monde n’a pas le même degré de prise de conscience mais il est tout de même incroyable de constater que certains ont oublié leurs neurones quelque part entre ici et ailleurs ! Ont-ils raison de ne pas avoir peur ? Est-nous qui en faisons trop ? Je ne sais pas !

Mais, je ne comprends pas les gens…Nous vivons une situation inédite, angoissante et certains prennent encore les choses à la légère. Ils ne se sentent pas concernés.

Aujourd’hui, on nous demande une chose très simple: rester chez nous ! Eh bien, il semblerait que ce soit encore mission impossible pour une grande majorité de français. 

Je me suis alors demandé pourquoi. 

Le message renvoyé par le gouvernement n’était pas clair. Et lorsque ce n’est pas clair, la vie continue, en réalité ! Ben oui, pourquoi se confiner lorsque les élections municipales ne sont pas annulées ? C’est bien ça le problème. 

Si on peut sortir pour aller voter, on peut sortir tout court ! Du moins, je suppose que c’est ce qui passe dans le cerveau de la majorité des gens qui ont passé leur journée de dimanche dans des parcs avec leurs enfants. 

La sidération: premiers jours

Lundi 16 mars 2020.


Aujourd’hui, c’est la première journée de télétravail de mon mari. La matinée s’est bien passée mais l’après-midi a été un peu plus folklorique ! ( Ici, je ne vais pas vous vendre du coeur-coeur-love au pays des bisounours quand ce ne sera pas le cas.) 

Il faut dire que mon bureau est très convoité alors que j’en ai besoin pour travailler sur les cours du CNED avec ma fille. Donc, redéfinir quelques bases a été plus que nécéssaire.

En effet, avec ma fille nous faisons les cours à la maison depuis 4 ans. En soi, rien ne change pour nous à ce niveau. Mon organisation quotidienne est la même hormis le fait que nous sommes deux de plus à bosser à la maison. 

Sarah et moi travaillons principalement l’après-midi. J’ai mon bureau, mon ordinateur avec tous les cours en PDF, bref mon espace de travail bien défini. Et en plus, je suis maniaque.  (Je cumule les tares, je sais ! )

Donc, j’étais vraiment inquiète de devoir supporter mon mari toute la journée à la maison. Ce n’est pas un exercice auquel je suis habituée ! ( Lui non plus d’ailleurs. )

En temps normal, je passe la totalité de mes journées seule avec ma fille. On a notre rythme et nos habitudes.

Le 1er jour, je me suis franchement sentie envahie dans mon espace vital. Et je me suis dit que je n’aimerais pas être sa collègue de travail 🤓

Il y a eu quelques discussions et ajustements et la 2ème journée s’est mieux passée. En gros, je lui laisse mon bureau le matin mais l’après-midi, il doit déménager. ( Enfin, sur la table derrière nous, pas très loin 😃)

Ne nous emballons pas trop car il est fort probable que dans une semaine je vous dise que j’ai envie de le noyer et lui de m’étriper 😅

La sidération: premiers jours

Le vrai confinement commence.


Concernant les mesures non respectées, la sanction est vite tombée: nous sommes en mesure de confinement quasi total. Je dis quasi total car il y en a qui sont, malgré tout, obligés de continuer à travailler. Ce qui est certain, c’est que si la majorité des français reste confinée, le risque d’être contaminé devient moindre pour ceux obligés de sortir. Logique. 

Je vais avoir 47 ans cette année et, hormis dans les films, je n’ai jamais connu une situation telle que celle-ci. Je ne suis pas la seule évidemment. Nous sommes toutes et tous dans cet état de sidération. On a le sentiment que l’on va se réveiller demain en ayant juste fait un mauvais rêve. 

On se demande aussi ce que sera la suite de tout ça. Il faut dire qu’on a bien le temps de cogiter alors on s’élabore des scénarios dignes des séries américaines les plus tordues. Puis, la réalité nous rattrape. Et la seule chose que je retiens, c’est le nombre effarant de plus de 2000 morts en 3 semaines en Italie ! Et ça, c’est effrayant. La peur reprend vite le dessus de toutes les interrogations que l’on peut avoir.

Sans tomber dans la psychose, il est clairement à notre portée de respecter les consignes et de rester chez soi. Il y a un peu plus compliqué à appliquer à mon sens. 

Alors, les parents en panique vous vous en remettrez 😉 Les couples qui ne vous supportez pas, posez-vous les bonnes questions. Les autres, dites-vous que nous en tirerons forcément quelque chose de positif.

Au final, le plus important est de prendre soin les uns des autres. La solidarité devrait être le maitre mot. Concept encore trop peu appliqué. Cette solidarité commence par le fait de ne plus vider les stocks des supermarchés ! 

On nous confine, on ne nous rationne pas en papier-toilette et en nourriture. ( D’ailleurs, pourquoi le PQ ? 🤪) Que l’on fasse ses courses pour une ou deux semaines histoire de sortir le moins possible, oui. En revanche, acheter des pâtes pour les dix prochaines années, c’est complètement ridicule. 

On ne peut plus changer une situation hors de contrôle mais on peut en limiter les dégâts. 

Nous sommes mardi 17 mars au soir quand je termine d’écrire ces dernières lignes. Enfermés tous les quatre depuis vendredi et toujours en vie. Personne ne s’est encore entretué, ce qui est plutôt une bonne nouvelle 🤓 Même si le son de la batterie de Charles est un poil agaçant ! La bonne nouvelle est que ses cours reprennent demain matin, à distance. Il sera donc lui aussi occupé toute la journée.

Je sais, je fais un peu d’humour sur le fait d’être confinés tous ensemble mais croyez-moi, il y aura forcément des dommages collatéraux ici ou ailleurs. 

On se retrouve tous un peu face à nous-même et face à nos proches. On se réapprivoise les uns, les autres. En définitive, on redécouvre d’autres facettes de nos personnalités que le quotidien avait bien profondément enfoui.

Il est primordial de pouvoir garder des temps pour soi tout seul. Sinon, ce sera la guerre pour de bon. ( Je bénie mon casque qui me coupe de tous bruits ambiants, me permettant de déconnecter de tout le monde. )

De même que garder le contact avec mes amis ou mes parents est absolument fondamental à mes yeux. Je textote beaucoup, je téléphone beaucoup et j’attends, comme tout le monde, que ça passe. 

Et vous, comment se passent vos journées ? Venez me dire ça en commentaires ou sur ma page Facebook. C’est le moment d’échanger un peu ensemble sur cette situation pour le moins surréaliste.

2 Comments

  • linemourey

    Je fais parti de ces couples très indépendants, qui ont besoins d’air, de se séparer pour mieux se retrouver, d’extérieur et j’ai besoin de moment de solitude. J’aime mon compagnon mais je suis consciente que ce confinement s’il dure et dure et dure, peut être difficile 😉 En revanche, pour les couples fusionnels, angoissés de la séparation, c’est le pied. Chacun son fonctionnement !

    Line de https://la-parenthese-psy.com/

    • Carmel

      Je crois que cela va malheureusement être difficile pour tout le monde. Même les couples fusionnels, à un moment donné, ils sortent pour bosser et faire autre chose que d’être collés h24… Il ne nous reste plus que la patience 😉

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