bilan de ses premiers mois sans nous
Humeurs,  Mon fils quitte le nid !

Bilan de ses premiers mois sans nous


Mon fils Charles est parti à Aix en Provence pour faire ses études dans une prépa d’école d’ingénieur. J’étais totalement désemparée et j’avais peur qu’il ne s’en sorte pas tout seul. Le premier trimestre se termine alors, c’est l’heure du bilan de ses premiers mois sans nous. Et, j’aime bien les bilans car ça me permet de ranger mes idées.

Au moment où je l’ai laissé à Aix pour la première fois, je pense avoir pleuré toutes les larmes de mon corps en un minimum de temps. J’étais littéralement paumée de ne plus l’avoir à la maison.

Allait-il savoir gérer le quotidien ? Comment allait-il s’adapter à sa nouvelle vie ? Ses études allaient-elles lui plaire ? Est-ce que j’allais réussir à vivre sans lui ? 

Autant de questions qui se bousculaient dans ma tête ! 

Je suis de nature un poil angoissée mais je me refuse à emprisonner mes enfants dans mes propres névroses. Pour autant, j’ai toujours couvé énormément mes enfants et Charles a toujours été un garçon qui se laissait vivre. ( La faute à qui ? )

Il n’avait jamais pris l’avion seul ni vécu seul. J’ai mis des années à le laisser sans un adulte à la maison lors de nos déplacements, alors le changement a été plutôt radical. 

Je suis une maman légèrement protectrice qui a longtemps été persuadée que je devais me substituer à mes enfants pour tout et n’importe quoi. Finalement, mon fils m’a réservé de belles surprises.


Son organisation au quotidien.


En quelques semaines, il a appris à s’occuper comme un petit chef de son appartement.

Lui qui n’avait jamais géré une maison, s’est mis à faire ses petites machines de linge toutes les semaines, ses courses et son ménage.

Il a adapté sa routine « entretien de l’appart » en fonction de son emploi du temps de cours et il s’en sort très bien.

Le contraste entre sa chambre à la maison et la manière dont il range son studio est assez drôle. Preuve qu’il est d’ailleurs physiquement capable de ranger ses affaires 😬

Dès son retour aux sources, il redevient cet ado bordélique avec tous ses vêtements jetés n’importe où. En revanche, dans son petit chez lui, il aime que tout soit en ordre.

L’argument étant:

Tu m’as habitué à vivre dans une maison rangée 

Ah bon ? 😄

Nous avions choisi, lors de son installation, l’option résidence étudiante. Cela a grandement facilité ses relations sociales.

Bilan de ses premiers mois sans nous

Sa nouvelle vie presque seul.


Au bout d’une semaine, il avait déjà des copains avec qui il partageait ses soirées, ses séances de travail et ses repas. Ils se sont recréés une ambiance familiale à la « Friends ». 

Chacun prépare les repas à tour de rôle et souvent, ils font appel à Uber Eat quand la flemme de cuisiner devient contagieuse. J’ai cru comprendre que cette flemme était souvent présente (surtout les premières semaines) , mais je ne peux pas trop lui en vouloir compte tenu de mon aversion pour la cuisine. 

Il a su s’entourer de personnes ayant le même état d’esprit que lui et il semble hyper épanoui dans cette nouvelle vie.

Honnêtement, je suis épatée par la capacité d’adaptation dont il a fait preuve. 

Comme quoi, on peut couver ses enfants sans en faire des inadaptés de la vie.

C’est plutôt intéressant car je ne compte plus le nombre de fois où on me disait que j’en faisais trop. Alors si j’ai un conseil à vous donner: on n’en fait jamais trop pour ses enfants. Le tout est qu’ils sachent que vous leur faites une entière confiance et que vous serez de toutes manières toujours présents en cas de problèmes. 

Car les couver ne veut pas dire les rendre dépendants et inaptes à la vie en solo. 

Le seul petit couac, si on peut en trouver un, a été la gestion du budget.


La gestion de son budget étudiant.


Avec son père, nous avons fait le choix de ne pas lui donner de l’argent tous les mois mais toutes les semaines. Je sais qu’il a tendance à dépenser sans compter, tant qu’il y a de l’argent sur son compte. Alors autant limiter les dégâts en le lui donnant au compte goutte. Lorsqu’il sera un peu plus mature à ce niveau, nous lui donnerons un budget mensuel.

Ce n’est pas encore le cas, même s’il commence à se gérer un peu mieux.

Globalement, nous n’avons pas à nous plaindre car concernant ses études, il prend les choses très à coeur.

Bilan de ses premiers mois sans nous

Sa vie d’étudiant à l’école.


Choisir ce que l’on va faire de sa vie à 18 ans, c’est compliqué. Je me souviens que je me suis un peu cherchée à son âge. Je ne suis d’ailleurs pas certaine de m’être vraiment trouvée car mes études ne m’ont pas spécialement servies dans ma vie actuelle.

Au final, il a de suite aimé son école et il s’est rapidement mis dans le bain du boulot. Être dans un cursus où les cours sont obligatoires et où on vous demande des comptes en permanence, est exactement ce qu’il lui fallait. 

S’il avait été en Fac, sa motivation en aurait pris un coup. Il se serait noyé dans la masse et n’aurait pas été des plus studieux.

Lors du choix de son orientation, je lui ai toujours dit qu’il avait besoin d’un cadre. 

Ce cadre, il l’a trouvé au sein de cette école où les absences sont interdites et le travail régulier, la base si on ne veut pas couler à pic. 

Pour le moment, ses résultats sont très corrects pour une prépa; il est dans le petit peloton de tête de sa promo. Il déborde d’idées et de projets en tous genres et ne prend pas ses études à la légère. 

C’était le point qui m’inquiétait le plus surtout quand je me remémore les galères pour le mettre au boulot lorsqu’il était au lycée.

Ces heures passées à l’obliger à bosser sur des matières qui le soulaient plus qu’autre chose, ont au moins permis de lui octroyer une bonne autonomie dans sa gestion du travail. Il a muri et compris l’importance de ne pas glander toute la journée. 

Pour autant, il a aussi réussi à s’organiser pour avoir des loisirs et c’est hyper important de concilier les deux, surtout lorsque l’on est en prépa et que l’on avale des cours de maths et physique toute la semaine.

Bilan de ses premiers mois sans nous

Concilier les loisirs, le travail et la gestion du quotidien.


Sa plus grande passion, c’est jouer de la musique. Il prend des cours de batterie une fois par semaine. Il a fait lui-même les démarches pour se trouver un prof. Encore une preuve de sa nouvelle autonomie. J’ai l’impression qu’il est passé du petit garçon au jeune adulte en cinq minutes.

Il arrive à gérer son temps pour jouer de la guitare, de la batterie ou aux jeux vidéos sans négliger son travail. 

J’ai remarqué qu’il n’était pas très attiré par les sorties en général. À cela, il préfère les soirées entre potes. 

Finalement, il a trouvé son petit rythme de vie qui semble lui convenir parfaitement. 

Même si je sais qu’il est content de rentrer à la maison pour n’avoir plus rien à gérer. Mine de rien, c’est fatiguant de devenir grand. On doit penser à tout ce que papa ou maman pensaient à notre place. Et cela demande une énergie supplémentaire qui nous était inconnue avant de tester la vie en ( presque) solo.

Je dis presque car il n’est pas souvent seul 😉

Après ce bilan plutôt positif de ses débuts de presque adulte, je vais vous raconter comment j’ai vécu cette période délicate où mon fils a quitté le nid.

garder le lien

Comment j’ai vécu son absence: le syndrome du nid vide.


Je vous en ai souvent parlé ces trois derniers mois dans mes Post-It ! 

Au départ, j’étais totalement perdue. La maison me semblait beaucoup trop calme. Il faut dire que Charles jouant de la musique tous les jours, tout est devenu trop silencieux du jour au lendemain.

Je ne savais même plus faire les courses car je n’avais plus besoin d’acheter tout ce qu’il aime.

Sans compter le manque de lui, tout simplement. 

J’ai mis plusieurs semaines à m’habituer à son absence. À tel point que je n’arrivais pas à rester plus de deux semaines d’affilées sans le voir. Il a donc fallu procéder à une sorte de cure de désintoxication. 

Je dois admettre que mon mari a été hyper compréhensif face à ma détresse plus que visible en le faisant rentrer le plus souvent possible. 

Au fil des semaines, on a espacé ses retours à la maison ou nos visites à Aix. 

À présent, j’arrive à passer trois semaines sans le voir 😄

Ok, je suis un cas désespéré, je sais ! 


Garder le lien.


Je lui parle presque tous les jours au téléphone mais on ne reste pas une journée sans un contact au moins par texto.

J’essaye de ne pas me montrer trop envahissante mais il répond toujours au téléphone. Et je sens quand il a envie de papoter ou que je dois le laisser tranquille.

J’aime notre relation car on discute de tout, de rien, de sa vie. Parfois on peut rester plus d’une heure au téléphone, parfois juste cinq minutes. 

L’essentiel pour moi étant qu’il aille bien et qu’il soit heureux. Ce contact est essentiel car j’aurais la sensation de passer à côté de sa vie. Il n’a aucune obligation de tout me raconter mais garder le lien est primordial. 

Je lui ai toujours laissé le choix de tout. S’il se rendait compte que ses études ne lui plaisaient plus, il sait qu’il peut me le dire et ne pas s’enfoncer dans un système qui le rend malheureux. Il a le droit de se planter, le droit de changer d’avis.

Je pense que le fait de le savoir lui enlève une pression inutile. 

Au moment où j’écris ces lignes, il est rentré à la maison pour les vacances de Noël. 

Même si je sais qu’il a prévu des sorties avec ses copains, et c’est normal, au moins il sera avec nous. 

Je suis hyper fière de lui et de la manière dont il se débrouille dans cette nouvelle vie sans nous. Il devient un petit adulte et, à présent, je ne suis plus angoissée de le savoir loin car je sais qu’il est capable de se débrouiller tout seul. 

Ma non angoisse reste tout de même très relative quand je n’arrive pas à le joindre. Car au lieu de penser qu’il a mieux à faire, je l’imagine au fond d’un caniveau. Mais je me soigne, promis ! 

Ce bilan est finalement positif pour tout le monde. 

Pour lui qui a appris à vivre seul et à se réinventer une nouvelle vie et pour nous qui avons appris à gérer son absence.

Le plus important de tout ça est de communiquer. Ne pas laisser un malentendu s’installer, ne pas rester des jours sans se parler. Bref, continuer de l’impliquer dans notre vie autant qu’il nous implique dans la sienne.

Bilan de ses premiers mois sans nous

Laisser son enfant s’envoler.


Voir partir son enfant lorsque l’on est maman au foyer n’est pas hyper simple à vivre. Bizarrement, on s’y fait car la fierté de le voir grandir et s’épanouir prend le pas sur tout le reste.

Il faut toujours garder en tête que l’on ne fait pas des enfants pour soi et que l’exercice le plus difficile est de leur apprendre à voler de leurs propres ailes.

Lorsque votre fils est content de rentrer à la maison, qu’il a envie de partager sa nouvelle vie avec vous, vous savez que vous avez au moins réussi quelque chose: vous lui avez appris à s’envoler sans oublier ses racines.

Venez me dire en commentaires ou sur ma page Facebook quel genre de maman ou de papa vous êtes et si vous aussi vous redoutez le moment où votre enfant quittera le nid.

N’hésitez pas aussi à vous abonner au blog ou à me suivre sur Facebook si vous aimez ce que je fais. Ce n’est pas grand chose pour vous mais hyper encourageant pour moi 😉

6 Comments

  • Fugu

    Je trouve que tu t’en sors bien pour une « maman poule » ! 😀 J’en connais qui n’ont pas réussi à leur laisser quelques libertés… Et puis tout ça me fait penser à ma mère, à notre relation compliquée. Tu ne veux pas m’adopter, non ? 😉

    Bises et si on ne se parle plus d’ici là : joyeuses fêtes ! 😀

  • Latmospherique

    Et bien c’est un beau et bon bilan pour chacun.
    J’imagine qu’il faut du temps pour trouver ses marques dans cette nouvelle configuration. J’aime les mots que tu utilises, qui montrent bien que confiance et communication sont les clés.

  • Nina

    Je suis comme vous, je me reconnais dans votre article, ce vide à la maison, ne plus savoir quoi faire pour les repas. C’est la troisième année de fac pour mon fils, la 1ère année il rentrait tous les we, la 2e tous les 15 jours et cette année… Bah quand il le peut (entre le travail sur ses cours, ses soirées entre amis et les problèmes de transports) ça peut être un mois 😭😱
    Eh bien, on s’y fait, oui oui (même si au fond de nous on galère encore un peu), je suis une stressée de la vie et je pense toujours au pire, mais si j’ai un signe de vie au moins une fois par jour (un message, le fait qu’il se connecte sur les réseaux sociaux, non non je ne le surveille pas, je regarde juste s’il est vivant 😂).
    Quand c’est trop difficile, je me souviens qu’à son âge, je ne pensais absolument pas à mes parents, ma mère qui devait s’inquiéter quand je sortais le soir avec ma voiture, et quand je lui ai annoncé que je partais vivre avec mon amoureux, c’est la vie, chacun son tour 😕.
    Et puis ça prouve qu’on les aime, sinon au contraire, on serait content de se débarrasser de ces êtres qui nous bouffent tout, qui nous prennent notre temps et foutent le chantier à la maison 😂
    Aller courage, on peut le faire, vous pouvez le faire.
    J’aime beaucoup votre blog.

    • Carmel

      Merci pour votre commentaire ! Ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à avoir du mal à couper le cordon 😀
      Et oui, on va y arriver 😇
      Passez de très bonnes fêtes avec votre petite famille 😊

Laisser un commentaire

%d