vivre à trois
Humeurs,  Mon fils quitte le nid !

Une nouvelle vie à trois commence


Comme je vous l’expliquais dans un précédent article, mon fils, Charles, a eu son bac en juin et a quitté le nid pour intégrer une école d’ingénieur à Aix en Provence. (Nous vivons en Corse.) Nous devons donc commencer une nouvelle vie à trois, mon mari, ma fille et moi.

J’ai eu besoin d’écrire car même si je savais que ce jour arriverait, je ne savais pas que je le vivrais de cette manière. Pourtant, jusqu’au dernier moment, j’étais persuadée d’être bien préparée à cette situation.

Beaucoup vont penser que j’exagère. Mais lorsque notre « seule » activité est d’élever ses enfants, le départ de l’un d’entre eux est un poil perturbant. (Je n’ose pas dire déprimant histoire de ne pas passer pour une irrécupérable demeurée!) 

Avant de continuer, je vous invite à lire l’article sur les préparatifs de ce départ.

Je vais donc vous raconter un peu notre petit séjour à Aix en famille pour finaliser son installation ainsi que notre retour en Corse sans lui.

Une nouvelle vie à trois commence
Avec Marc, direction Aix

Notre départ à Aix dans une voiture pleine à craquer.


Je n’ai pas réussi à me motiver pour emballer ses cartons avant la veille du départ. Charles ne semblait pas non plus très pressé de coopérer. Il se laissait porter, comme il l’a souvent fait. Je sais que ça l’angoissait, même s’il ne disait rien.

Nous sommes finalement restés tous les deux dans sa chambre, à vider tous ses placards; il voulait tout emmener pour recréer son petit univers.

Lorsque j’ai réalisé que sa chambre était vide, j’ai pleuré toute la soirée. C’est totalement idiot comme réaction, j’en ai bien conscience. Mais je n’arrivais plus à m’arrêter, les larmes coulaient toutes seules. Charles ne disait rien, il ne me regardait pas. Je crois qu’il était gêné de ma réaction. Il a une pudeur des sentiments que je n’ai pas. Je suis toujours hyper expressive sur ce que je ressens, surtout lorsque je le ressens très fort. 

Mais, il y avait quand même une certaine excitation à l’idée de l’installer avec cette envie que tout soit parfait.

Le lendemain, nous prenions le bateau en direction de Toulon.  

Une nouvelle vie à trois commence
La razzia chez Ikea

Notre arrivée sur Aix et ma frénésie shopping chez Ikea.


Lorsque je suis angoissée, j’ai besoin de tout planifier, de faire des listes et de tout organiser. 

Surtout, je suis prise d’un besoin d’acheter de manière compulsive, même des choses pas forcément utiles. Car franchement, est-ce qu’il avait besoin de bougies parfumées? 😅

Mon mari ne comprend pas toujours où je veux en venir. Je peux même dire, sans trop me tromper, qu’il est dépité lorsque j’agis de la sorte. Alors il râle mais me laisse faire.

Dans ce cas précis, j’avais une idée très nette de la manière dont je voulais organiser le studio de Charles.

L’appartement était meublé, mais de manière très sommaire. Je trouvais que cela ne suffisait pas pour qu’il s’y sente bien. 

un coin chambre dans le studio
Son petit coin nuit made in maman!

Par exemple, je souhaitais qu’il dorme dans un vrai lit et pas dans un BZ. La plupart des étudiants dorment dans des canapés convertibles mais c’était mon TOC. Il fallait lui faire une chambre dans l’appartement. J’avais un peu la sensation que si je ne faisais pas cette chambre, il se passerait un truc. 

Vous l’aurez compris, j’ai alors littéralement dévalisé Ikea. 

Tout le monde se moquait gentiment de moi. Il faut dire que je me suis sentie pousser des ailes à la Valérie Damidot pendant deux jours. Je n’ai juste pas son talent ni son équipe alors c’était un peu comique quand j’y pense. 

Lorsque l’on a porté tous les cartons dans l’appart, j’ai eu un léger moment de panique. 

Avoir le compas dans l’oeil n’est pas ma qualité première. Je n’ai aucune notion des espaces et j’ai un peu tendance à toujours voir trop grand.

Pour le coup, tout était parfait! Charles était absolument ravi de mes idées; Marc, un peu rassuré que chaque meuble ait trouvé sa place et Sarah, elle, suivait juste le mouvement. 

Je vous passe les détails des deux jours marathon de montages de meubles, rangements et ménage, pour en arriver à notre départ d’Aix, laissant Charles seul pour la toute première fois de sa vie. 

Et c’est là que les choses se compliquent dans ma tête. 

le retour en corse à trois
Marc et Sarah en bateau

Le retour en Corse pour une nouvelle vie à trois.


Le dernier après-midi, dans le studio à quatre, a été très bizarre. On ne se parlait pas. Je faisais des listes à Charles sur comment organiser la vie dans un appartement ou comment faire ses comptes. Comme s’il allait s’en servir 😁

Nous devions reprendre le bateau sur Toulon le dimanche soir alors il a fallu partir.

Je suis restée très stoïque au moment de lui dire au-revoir. Une fois entrée dans l’ascenseur de l’immeuble, je n’ai plus arrêté de pleurer jusqu’à notre arrivée à Toulon.

J’avais littéralement l’impression d’abandonner mon fils. Un peu comme si on m’avait coupée en deux et qu’une partie de mon corps était restée sur place.

J’ai commencé à me sentir à moitié seule et perdue. 

Mon premier réflexe a été de téléphoner à ma mère qui m’a psychanalysée pendant toute l’heure de trajet que nous avions à faire.

Plus on s’éloignait d’Aix et plus mon angoisse montait de manière incontrôlable. 

Marc et Sarah ne parlaient pas. Ils m’écoutaient geindre au téléphone ne sachant quoi dire. 

Après une nuit en bateau, l’arrivée à Ajaccio a été encore pire. J’étais très énervée de rentrer dans notre maison sans Charles et je n’avais qu’une idée en tête: repartir sur Aix voir mon fils que j’imaginais en dépression seul dans son studio. (Il n’était pas du tout en dépression, bien heureusement!)

Les premiers jours de notre nouvelle vie à trois.

Les premiers jours de notre nouvelle vie à trois.


Nous sommes arrivés à la maison lundi matin. L’après-midi, Sarah entamait ses tests au CRA alors je n’ai pas eu beaucoup de temps pour penser.

En revanche, lorsque nous avons fait nos courses, j’étais perdue. Tout ce que j’avais l’habitude d’acheter pour Charles, je n’en n’avais plus besoin. Je tournais en rond dans les rayons en ayant la sensation d’avoir oublier quelque chose. 

Je n’avais pas réfléchi au concept des courses que je n’aurai plus besoin de faire pour lui.

Un peu comme si chaque geste de mon quotidien, bien rodé depuis 18 ans, était à réapprendre. 

Je pense que le pire a été la première soirée où je n’ai entendu ni le son de sa guitare ni celui de sa batterie.

La maison est trop calme, elle me semble trop grande. 

Au moment de me coucher, je fais toujours le tour des chambres des enfants pour leur dire bonne nuit. Là, je me suis arrêtée net devant sa porte et j’ai fait demi-tour, me souvenant qu’il n’était pas là.

Tout est pareil dans la maison mais tout semble différent.

Je sais qu’il est heureux dans sa nouvelle vie d’étudiant. Je sais aussi que l’on ne fait pas des enfants pour les garder sous cloche et que l’on doit leur apprendre à voler de leurs propres ailes. Malgré tout, je suis triste qu’il soit parti. Je ne vais pas faire semblant d’aller bien juste pour faire plaisir aux autres qui me pensent trop mère poule. (Ou trop barge, je ne sais pas.)

Néanmoins, je relativise car je vais finir par m’habituer à le voir moins souvent. 

Je sais seulement que j’aurai un seuil de tolérance de séparation très peu élevé. Alors je n’ai qu’une hâte c’est d’être le 18 septembre pour retrouver mon petit chéri! 

Nous avons d’ailleurs déjà établi un planning de ses retours en Corse ou de nos venues sur Aix, histoire que le temps passe un peu plus vite.

Quand il en aura marre de me voir, de répondre à mes textos ou mes appels, cela signifiera que, lui aussi, s’est habitué à cette nouvelle vie tout seul. (Si ça se trouve, il est déjà habitué 😄)

Pour le moment, on continue de beaucoup communiquer car j’en ai besoin. 

On dit toujours que les enfants doivent apprendre à couper le cordon avec leurs parents. Je trouve que l’on ne parle pas assez des parents qui doivent apprendre à couper le cordon avec leurs enfants! 

C’est exactement ce que je suis en train d’essayer de faire; j’apprends, je tente de me contrôler et de trouver le juste milieu pour ne pas l’envahir. Je grandis en même temps que lui en cherchant mon nouvel équilibre à trois. 

Si je peux donner un seul conseil aux mamans dans mon cas: faites comme vous le sentez. 

On n’aime jamais trop ses enfants. Ils sont notre vie, nos tripes et tout l’amour qu’on leur porte ne pourra jamais rien donner de mauvais. 

Je suis la seule dans cette situation? (Juste pour savoir si je ne suis qu’un énième cas désespéré 🙃)

Si vous souhaitez connaitre la suite de nos aventures, je vous invite à me suivre sur le blog, sur ma page Facebook ou sur Instagram. N’hésitez pas à me partager vos expériences, je me sentirai moins seule 😉

2 Comments

  • Chloë Audisio Tubiana

    Petit Charles devient grand ✨
    Ses retours seront autant d’occasions de forger de nouveaux rituels : préparer sa chambre, lui concocter son plat préféré, organiser un petit concert familial… De mes souvenirs étudiants, je garde jalousement en mémoire l’intensité des retrouvailles à chaque vacances ❤️

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