Humeurs,  On en parle?

La différence au sein de la société


Au fil des années, je me suis posée beaucoup de questions au sujet de la différence au sein de notre société.

En effet, élever une enfant dont on vous dit, avant même sa naissance, qu’elle sera « différente » vous propulse dans un univers parallèle.

Cela fait d’ailleurs l’objet d’un autre article.

C’est quoi la différence?


Sa définition stricto sensu est: «  Qui diffère de, qui présente des caractères distinctifs par rapport à un autre être, à une autre chose ».

Alors, comment appréhender la différence au sein d’une société complètement formatée? Tout le monde a-t-il vraiment sa place dans ce formatage qui commence dès le plus jeune âge à l’entrée à l’école?

Il y a plusieurs manières de voir les choses. Je dois bien avouer que je ne suis pas certaine d’avoir encore trouvé la bonne.

La perception des autres vis à vis de nous.


Au sein de notre société, chacun cherche sa place et cherche à se rapprocher des personnes qui lui ressemblent.

La perception que les autres ont de nous, leur jugement face à nous est presque impossible à ignorer. Nous avons un besoin inconscient de l’approbation de l’autre.

L’homme est ainsi fait qu’il a cette nécessité d’être reconnu par ses pairs pour se sentir exister.

Le sentiment d’exister est fondamental pour la plupart d’entre nous et représente bien souvent la clé de notre bien être.

Rentrer dans tel ou tel moule donne ainsi l’illusion d’être quelqu’un qui se réfère à une certaine normalité rassurante nous permettant de s’épanouir au sein d’un groupe choisi.

Le sentiment de rejet n’existe alors pas et on est heureux! Heureux d’exister, heureux de partager ses passions, ses envies, heureux de vivre tout simplement!

L’autre se reconnait en nous, nous nous reconnaissons en lui.

C’est ainsi que ce mécanisme entraîne le rejet face à la différence.

Pourquoi ce rejet face à la différence au sein de notre société?

Pourquoi ce rejet face à la différence?


La différence, quelle qu’elle soit, fait peur. D’instinct, nous rejetons tout ce qui nous fait peur.

La personne qui ne remplit aucune case se retrouve ainsi exclue ; il est plus facile d’éluder que de chercher à comprendre ou se mettre dans la peau de l’autre.

Le jugement des autres est sans appel. Avec l’effet de groupe, on se retrouve rapidement dans des situations où l’être singulier est stigmatisé et mis à l’écart; quand il n’est pas soumis à des brimades, des moqueries voire du harcèlement moral ou scolaire ( quand il s’agit d’enfants ).

Seule une poignée de personnes arrive à comprendre que sortir de sa zone de confort peut être très enrichissant. En effet, chacun a des choses à apporter à l’autre.

Le jugement d’autrui prend malheureusement très vite le dessus. Afin de ne pas subir le rejet soi-même, on préfère rejeter ce qui ne nous ressemble pas ou ne plait pas à la majorité.

Il est compliqué pour un être en plein développement d’imaginer que la somme des différences amène un enrichissement personnel considérable.

Se nourrir de l’autre est ainsi un moyen de se construire soi-même.

Seules l’expérience et l’ouverture d’esprit permettront d’acquérir ce schéma de penser amenant, selon moi, à la base du bon fonctionnement d’une société: la tolérance.

La tolérance est un très beau concept mais il est très peu appliqué lorsque l’on se penche un minimum sur la question.

Entre vouloir être tolérant et l’être réellement, il y a un fossé abyssal.

( mais c’est encore un autre débat)

Alors au fond, ces considérations m’ont amenée à quoi? À une question un peu basique:

Et si être différent c’était juste être soi-même?

Être différent est-ce être soi-même?
Assumer sa différence

Être différent est-ce être soi-même?


Un individu est, par définition un être singulier, unique.

De ce point de vue, on peut alors dire que nous sommes tous différents.

Et heureusement d’ailleurs!

Seul le degré de ces différences nous permettra d’intégrer de manière plus ou moins facile la société; d’y évoluer le plus naturellement possible.

On pourrait citer le timide, l’extraverti, l’intello, le marrant, le créatif, celui qui se démarquera par son look ou encore par son orientation sexuelle. Bref une infinité de petites cases qui regroupe une infinité de personnalités qui font que nous sommes juste nous.

La conscience de notre différence.


Ces catégories, j’aime les appeler les différences conscientes, assumées et revendiquées. Je suis comme je suis et je m’aime comme ça!

Mais la conscience de notre différence fait de nous une personne tout ce qu’il y a de plus normale.

Oui, je pars un peu loin car il faudrait se pencher sur la grande question de ce qu’est la normalité:

« Normal est un adjectif utilisé pour désigner une chose ou une personne conforme à la moyenne, à la norme habituelle. »

Vaste débat car nous n’aimons pas penser que nous sommes tous pareils.

Pour autant nous avons un besoin rassurant de nous identifier aux autres.

Le paradoxe de l’homme est infini; je ne suis ni qualifiée ni philosophe pour me pencher sur ces questions, même si cela ne m’empêche pas d’avoir du plaisir à y réfléchir.

Mais alors, si on part du principe que ceux qui ont conscience de leurs différences sont juste normaux;

Qui sont les vraies personnes différentes?

la différence au sein de la société

L’inconscience de la différence ou la différence inconsciente.


Tout le dilemme repose ici, selon moi.

Je ne me base que sur ma propre expérience car j’élève une enfant que l’on pourrait effectivement qualifier de différente de par ses particularités avérées.

Oui, elle est singulière mais non, elle ne se sent pas comme telle! Ce sont les autres qui la font se sentir ainsi.

Elle a un mode de fonctionnement bien à elle et ne ressent pas ce besoin de l’approbation d’autrui pour se sentir exister. Son besoin de partage est limité à la sphère familiale, le côté social ne la touche pas ou plus. Son expérience en société lui a forgé un rempart vis à vis du monde qui l’entoure.

Elle ne comprend pas les codes de vie en groupe, elle n’en n’a même pas vraiment envie, elle se protège.

En tant que maman, je me suis alors demandée qui j’étais pour me permettre de mettre en oeuvre un tas de prises en charges afin de la recadrer vers un mode de pensée et de fonctionnement normalisés.

Elle se sent normale, elle, ce sont les autres qui la trouvent étrange.

J’ai beaucoup réfléchi à tout ce concept de la différence. Le but ici n’est donc pas de la changer mais de lui donner des clés pour envisager un futur dans un monde où elle sera toujours confrontée au jugement des autres.

Vivre en étant différent, avoir cette étiquette est un handicap en soi. Mais lorsque la personne concernée vous dit:

« Je suis très bien comme ça; je veux juste que l’on me laisse tranquille ».

Il y a bien matière à se questionner sur nos propres agissements.

Car, au fond, elle veut juste être elle-même dans un monde qui n’est pas encore prêt pour l’accueillir telle qu’elle est.

La personne différente doit ainsi s’adapter à la société mais la société n’a pas encore évolué de manière assez significative pour l’accepter elle.

L’équilibre est précaire et tout résidera dans la capacité d’adaptation que nous arriverons à lui apprendre.

Mais comment faire rentrer quelqu’un de rond dans un moule carré? Et surtout, pourquoi?


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