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Je ne l’imaginais même pas en petite fille


Lorsque vous mettez au monde un bébé dont vous ne savez même pas s’il va survivre à ses deux premiers jours de vie, vous apprenez à ne pas vous projeter. C’est ce que j’ai fait à la naissance de ma fille Sarah. Suite à son opération du coeur, je la regardais et j’avais cette sensation qu’elle resterait toujours un bébé. Je ne l’imaginais même pas en petite fille. 

Et ce week-end, on a fêté ses 15 ans. C’est dingue quand j’y pense. 

Aujourd’hui, quand je la regarde, j’ai l’impression qu’elle a toujours été grande. 

Ça vous fait ça aussi avec vos enfants ?

On oublie tellement vite la période où ils étaient bébé. Tout est passé en cinq minutes et pourtant, j’ai l’impression d’avoir eu mille vies.

Je ne l’imaginais même pas en petite fille

15 ans, ça se fête ! 


Il s’est passé trop de choses ces derniers temps alors je voulais un anniversaire spécial. 

Mais rien ne s’est déroulé comme prévu. En réalité, je pense que personne n’a réalisé que cela avait une quelconque importance à mes yeux.

Note à moi-même: arrêter d’accorder trop d’importance aux choses.

Mon fils devait rentrer pour fêter cet anniversaire avec nous. C’était prévu depuis septembre. 

Il a annulé sa venue au dernier moment et je l’ai très mal pris. Il avait certainement de bonnes raisons mais je ne suis pas certaines qu’il m’ait donné les vraies. Ce qui est dommage au fond, car j’ai toujours imaginé qu’il pouvait tout me dire, y compris la vérité. (Enfin, j’espère qu’il me dit la vérité quand même.)

En gros, j’ai préparé toute la fête de ma fille en pleurant. (Pour changer ! )

Il y a eu d’autres imprévus, un peu moins drôles, qui ont fait que nous allions être beaucoup moins nombreux que prévu. 

À un moment, j’ai tenté de me raisonner et j’ai décidé de ne pas gâcher la fête de Sarah. 

Je l’ai embarquée avec moi faire plein de courses pour acheter sa déco: on a choisi le thème de noël pour son anniversaire. Elle a trouvé ça marrant.

Finalement, la soirée a été très réussie. Charles s’est excusé, même s’il n’était pas là. J’ai compris qu’il voulait vivre sa vie mais la pilule est dure à avaler quand même.

Je ne suis pas certaine de le revoir avant noël donc autant m’y faire.

Sarah a beaucoup aimé sa fête. Enfin, je suppose car elle ne montre pas grand chose. Elle a été très gâtée et choyée, c’est le principal.

Je ne l’imaginais même pas en petite fille

Le temps qui passe.


J’ai réalisé que non seulement je ne l’imaginais pas elle en petite fille ou en ado mais que je n’imaginais pas non plus son frère en adulte.

Et c’est là tout mon problème. Avoir conscience qu’ils grandissent, c’est surtout admettre que je vieillis.

Dans dix jours, je vais avoir 46 ans. Ce chiffre me donne littéralement le vertige. J’ai déjà vécu plus de la moitié de ma vie finalement. Je ne sais pas comment on fait pour accepter le temps qui passe.  D’autant qu’il passe vraiment trop vite.

J’ai beau essayer de profiter de chaque journée, je ne peux pas m’empêcher de penser à la date limite de péremption que l’on a tous. C’est pour cette raison que je ne fête plus mon anniversaire. 

La prochaine fête que l’on va organiser, ce sera noël. Ma période préférée.

Noël me renvoie à l’enfance et à l’insouciance. 

Cette insouciance que l’on perd une fois adulte, on peut se l’accorder sans honte durant cette période. Je joue le jeu à fond: les cadeaux, la déco, les films de noël. Tout y passe ! 

Alors quand je me pose deux secondes, je réalise que non, je ne l’imaginais même pas en petite fille, ni son frère en adulte et encore moins moi, à 46 ans.

Quelque chose est resté figé dans mon esprit. 

Je crois que cela s’appelle l’angoisse du temps qui passe. 

« Moi je veux rester comme ça toute ma vie
moi je veux rester tel que je suis
moi je resterai comme ça toute ma vie
moi je resterai tel que je suis… »

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