Comment survivre à la crise d’adolescence de son enfant
Petit dislcaimer
Cet article sur « comment survivre à la crise d’adolescence de son enfant » est à prendre au second degré. Il est valable pour un enfant qui n’a aucun problème particulier en dehors de sa crise d’indépendance et de rébellion. Tant de cas de figures existent que je ne donne qu’un humble témoignage de ma propre expérience. Ce qui a fonctionné pour moi, ne fonctionnera pas pour tout le monde. Je n’ai absolument aucune compétence en psychologie infantile; je navigue à vue comme la plupart des mamans.
J’avoue que je n’étais pas spécialement prête à l’arrivée de cette crise d’adolescence et je me suis souvent demandée comment passer ce cap. J’ai surtout eu la sensation que je n’y survivrai pas.
Le but de cet article est de vous fournir les quelques astuces que j’ai trouvées au fil du temps et de vous prouver que oui, on peut survivre à la crise d’adolescence de son enfant.
Le calme avant le chaos de l’adolescence.
Lorsque votre enfant vient au monde, il devient la huitième merveille du monde, la seule et unique merveille du monde!
Il est si petit et si mignon, vous êtes chamboulés par tout cet amour qui vous envahit aussi soudainement que l’explosion hormonale que subit votre corps.
Une maman est génétiquement programmée pour trouver que son enfant est le plus beau, le plus intelligent; qu’il est la perfection incarnée.
Avez-vous déjà entendu une maman dire: « mon fils est moche »? Ou encore: « il est mignon mais qu’est-ce qu’il est bête le pauvre! »?
Non! Une maman n’est pas conçue pour être objective, elle est dans l’adoration de sa création. Seul le regard des autres pourrait la sortir de cette bulle, et encore!
De l’enfance vers la crise d’adolescence.
Les années passent, vous le regardez grandir avec tendresse. Même si parfois les nuits chaotiques, les petits caprices ou les petits bobos sont fatigants.
Un jour, cet être si agité et si plein de vie se transforme en un genre de mollusque. Cloîtré dans sa chambre, il soupire chaque fois que vous osez lui parler ou l’appeler pour passer à table.
Ses deux phrases favorites, voire ses deux uniques phrases, deviennent: « T’inquiète! » ou encore « J’arrive! » Mais inquiétez vous, il n’arrive jamais!
Notre enfant chéri rentre dans la merveilleuse et très attendue phase de la crise d’adolescence! Il va donc systématiquement dire ou vouloir l’absolu contraire de ce que vous voudrez: la rébellion est en marche!
De votre côté, vous vous demandez comment survivre à cette crise d’adolescence.
Les conflits s’enchainent à une telle vitesse que vous n’aurez même plus le temps de vous souvenir pourquoi vous vous étiez engueulé la veille au soir, qu’il faut déjà gérer le pourquoi vous avez envie de l’étrangler à cet instant précis.
Ne parlons pas des changements physiques qui sont tout aussi perturbants pour vous, pauvres parents, qui avez totalement oublié comment vous étiez au même âge.
Votre bébé se transforme en un petit homme qui ne sait pas trop quoi faire de ses quatre membres. Il préfère donc ne rien faire et devient celui qui est avachi sur le canapé ou le lit. Malgré tout, il est toujours fatigué plus particulièrement lorsque vous avez l’audace de lui demander le moindre petit service.
Vous dites blanc, il dira noir par principe. Parce que c’est comme ça et que la vie est trop injuste! En plus, vous êtes vieille, vous ne comprenez strictement rien!
Alors comment traverser cette tempête émotionnelle qui bouleverse autant la famille que lui? Et comment survivre avec votre enfant nouvellement rebelle qui a décrété qu’il était bien assez grand pour gérer sa vie sans vous?
Autrement dit, comment survivre à la crise d’adolescence de son enfant?
La psychologie inversée.
Après avoir tâtonné un bon moment, j’ai décidé d’appliquer une petite dose de psychologie inversée avec un soupçon de compromis.
Quésaco?
« La psychologie inversée consiste à amener une autre personne à faire ou à dire quelque chose en lui inspirant l’inverse de ce que vous voulez obtenir. »
Négocier avec un ado est une tâche des plus risquées. En effet, il s’arrangera toujours pour avoir le dernier mot. Son cerveau a bien analysé comment vous fonctionnez. Il a ainsi une capacité illimitée à vous retourner comme une crêpe.
En plus, étant plus en forme que vous, la guerre des nerfs tourne bien souvent à son avantage.
La psychologie inversée est donc une manière de lui donner raison en faisant ou en disant le contraire de ce que vous attendez de lui.
Par exemple:
« Chéri, tu es sûr que tu veux aller à cette soirée? Tu peux y aller, mais franchement, je suis persuadée que tu vas t’ennuyer car il n’y aura pas untel ou untel. Mais bon, c’est toi qui décides évidemment. »
Ou encore:
« Ah, tu as une interro de SVT dans deux jours! Si tu n’as pas envie de réviser, ce n’est pas grave. Mais c’est dommage car tu es tellement doué dans cette matière que ce serait bête d’avoir une mauvaise note. À ta place, j’aurais trop envie de montrer à ma prof de quoi je suis capable. Au pire si tu ne révises pas, ce n’est qu’une note, il n’y a pas mort d’homme. »
Le laisser transgresser mais pas trop.
L’autre exemple qui me vient à l’esprit est l’envie de transgression de l’ado. Si on lui interdit absolument tout, il aura un besoin vital de tout essayer.
« Si je te vois avec une cigarette à la bouche, je t’étrangle! »
Un peu abrupt, surtout si vous êtes fumeur ou fumeuse vous-même.
J’ai préféré:
– « Si tu avais l’idée saugrenue de vouloir fumer, viens me voir et je te ferais essayer. Tu verras, c’est franchement immonde. En plus, on devient tellement vite accro qu’il vaut mieux ne pas commencer, mais évidemment, je suis très mal placée pour t’interdire d’y goûter»
Cela marche aussi avec l’alcool. (le signe ultime qu’il est grand maintenant) Quand il commence à faire des soirées à la maison, préférez autoriser une bière par personne plutôt que de bannir totalement la boisson. Il s’en procurera à un moment donné autant que ce soit sous surveillance.
Avec mon fils, j’avoue que cela a désamorcé pas mal de conflits.
Cela demande un certain lâcher prise car il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse à savoir, le laxisme total. Le but n’étant pas de transformer votre enfant (car oui, c’est encore votre enfant) en fumeur alcoolique!
L’adolescent a besoin d’avoir des limites parentales mais il a surtout besoin de ne pas les trouver injustes.
L’art du compromis.
Mélanger la psychologie inversée avec le compromis m’a bien aidée, je l’avoue.
Sachez lui donner gain de cause sur des sujets qui n’ont pas grande importance. Par exemple, cette sortie au cinéma qu’il a trop envie de faire; ou encore cette soirée qu’il veut organiser depuis des semaines.
Demandez vous ce que cela changera à votre vie si vous dites « non ». Analysez surtout le degré de conflit que vous pourriez éviter en disant juste « oui ».
L’ado étant un paradoxe à lui tout seul, il a autant besoin de liberté que de limites. J’ai eu l’idée de rédiger un règlement intérieur de la maison avec ses droits et ses devoirs et je le lui ai fait signer.
Dans ce petit « contrat » il avait des objectifs à remplir qui étaient ensuite récompensés par des demandes plus importantes que la simple sortie au cinéma, comme acheter un nouveau jeu vidéo par exemple.
Nous l’avions établi ensemble et si j’avais le malheur de sortir de ce cadre, il me le brandissait en pleine face.
« Ah, c’est dans le contrat, alors j’ai le droit! »
Donc, toujours prendre son temps pour rédiger cette arme à double tranchant .
Un jour, un adulte?
Les années vont passer très vite et un jour vous aurez face à vous, un petit homme avec qui vous aurez enfin de vraies discussions et de vrais moments de complicités.
Le chemin est long et chaotique mais dites vous que dans sa tête, c’est déjà le chaos alors inutile d’en rajouter.
Aujourd’hui, mon ado a 18 ans et nous sommes passés de la collection de mots dans le carnet de correspondance pour cause de comportement agité en classe ou manque de travail; d’heures de colle et de menace d’orientation en lycée professionnel, à la préparation de son bac S.
Je ne dis pas qu’il est devenu parfait; il n’aime toujours pas faire ce qu’il n’a pas envie de faire. ( d’autant que monsieur est majeur à présent, sa nouvelle excuse pour réclamer encore plus son indépendance )
Mais au moins, il est devenu plus serein et accepte plus volontiers le dialogue.
La crise d’adolescence, c’est bien. Ne passer à côté de rien, c’est mieux.
Il faut aussi savoir une chose sur la crise d’adolescence: cela ne durera pas mais il ne faut passer à côté de rien. Comme un mal-être persistant ou un conflit tellement enlisé que le dialogue n’existe plus.
La frontière entre l’ado qui se cherche et celui qui tourne mal est très mince et on peut vite basculer du mauvais côté sans s’en rendre compte.
Il faut être à l’affut du moindre signe inquiétant et ne pas hésiter à faire appel à des spécialistes ( un psychologue par exemple ) à qui il pourra exprimer tout ce qu’il n’a pas envie de partager avec vous.
L’idée générale de tout cela est de rester proche de lui tout en lui laissant de l’espace pour développer son esprit critique et faire ses propres expériences.
Un jour, il vous remerciera peut-être de l’avoir empêché de prendre telle ou telle mauvaise décision en vous disant:
« Mais j’étais un peu idiot à l’époque! »
Non, tu crois?
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