c'est compliqué d'avoir 20 ans dans les années 2020 ?
Humeurs,  On en parle?

C’est compliqué d’avoir 20 ans dans les années 2020 ?

Quand je regarde les deux années qui viennent de s’écouler, je me dis que c’est quand même un peu compliqué d’avoir 20 ans dans les années 2020.

La génération de mes grands-parents serait en train de doucement rigoler en entendant ça. Eux qui ont connu la seconde guerre mondiale et la grippe espagnole. Mais il faut bien avouer que, jusqu’à il y a deux ans, nos enfants étaient plutôt préservés des catastrophes de type pandémie ou guerre. 

Je ne ferais pas une généralité, vous commencez à me connaitre. J’aime parler de ce que j’ai sous les yeux. En l’occurence, ici, mon fils ainé Charles, qui a eu 21 ans cette année. (  Et certain de ses amis qui ont eu la gentillesse de m’apporter leur témoignage.)

Surtout, j’ai eu envie de m’amuser à comparer comment était la vie quand moi j’avais 20 ans, dans les années 90, par rapport à celle de mon fils. 

C’est compliqué d’avoir 20 ans dans les années 2020 ?

Avoir 20 ans dans les années 90 ? Une vie sans les réseaux sociaux et sans le Covid !

On dirait une vieille qui se remémore sa jeunesse mais c’est un peu ça. 

Je vais avoir 49 ans cette année, donc inutile de faire du jeunisme: mes 20 ans sont bien loin d’ici.

À l’époque, le seul virus qui nous inquiétait, c’était le SIDA. Et encore, je ne me souviens pas que nous en faisions une parano, on savait à peu près comment l’éviter. 

On n’avait pas Internet donc pas de réseaux sociaux. Les seuls modèles que nous avions, c’était nos potes ou la nana super branchée du coin. 

Les top modèles se trouvaient dans les magasines et si on ne voulait pas les voir, on ne les lisait tout simplement pas. 

Personne ne passait son temps à donner son avis sur tout et n’importe quoi. On sélectionnait les personnes avec qui on discutait, autour d’un café. 

Il n’y avait pas cette haine si visible que je constate aujourd’hui sur les réseaux sociaux, où tout le monde s’insulte et te dit pour qui il vote. 

Vous me direz que l’on peut aussi ne pas regarder. 

Mais c’est un peu difficile à ignorer tant les réseaux sociaux ont pris une importance considérable dans nos vies. 

On se croirait à un comptoir de bistrot géant où chacun donne son avis sur tout et le plus négatif possible, tant qu’à faire !  

La minorité bruyante a pris tellement de place qu’il est compliqué de ne pas l’entendre. Et il vaut mieux éviter de donner ton avis si tu as le malheur d’avoir une vie pas trop merdique car tu te feras tomber dessus. 

Je m’égare… Tout ça pour dire que lorsque j’avais 20 ans, la vie était quand même très différente.

Mais alors, je faisais quoi à 20 ans ? 

Mes études ! Et je n’avais pas la moindre idée de ce que à quoi elles allaient me servir. Et cela ne me stressait pas du tout.

Je passais mon temps à sortir avec mes amis, seule manière d’être en contact avec eux. On allait en boite de nuit, boire des bières, on ne restait jamais chez nous. 

On n’allait pas chez le psy, ce n’était pas tendance. Si on avait un problème, on en parlait entre potes ou avec nos parents. Ou alors, on ne disait pas qu’on allait chez le psy. C’était un peu honteux. 

Aujourd’hui, cela s’est vraiment démocratisé et la santé mentale n’est plus un tabou dans la société. Surtout après les deux années que l’on vient de vivre.

Nous n’étions pas forcément moins angoissés, mais on en parlait différemment. 

Tout de même, j’ai un peu l’impression que j’avais une insouciance que mon fils n’a pas. Et c’est étrange pour moi d’écrire ça. 

Lorsque nous étions au lycée, on n’avait pas la pression de ce qu’on allait faire après le BAC. 

On avait le droit de se planter d’orientation, il n’y avait pas la moulinette Parcoursup pour nous faire flipper. On pouvait prendre le temps de trouver sa voie et louper sa 1ère année de Fac, ce n’était pas grave. 

C’est compliqué d’avoir 20 ans dans les années 2020 ?

Ils sont comment nos jeunes de 20 ans dans les années 2020 ?

Je ne rentrerais pas sur le terrain sinueux du : « c’était mieux avant » même si c’est hyper tentant. 

Mon fils se moque de moi en disant que c’est un biais du survivant de penser ainsi. 

Il reste persuadé que le sentiment de nostalgie fait ressortir et se remémorer uniquement le meilleur. Peut-être. 

Même si, en discutant avec mes amies, elles ont aussi cette sensation que nous étions hyper insouciants comparé à nos enfants. 

Nos jeunes adultes ont une vraie conscience de leur avenir et de l’importance de le préparer. 

Et je parle là, d’un ancien ado qui se fichait royalement de ses cours durant ses années collège et lycée.

Aujourd’hui, il est hyper impliqué dans ses études et pense déjà à sa future vie professionnelle. Il sait le métier qu’il veut faire, et se donne les moyens d’y arriver. 

C’est sa priorité. Même s’il aime bien se laisser vivre, valider ses semestres reste une source d’angoisse pour lui. 

À son âge, je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais faire de ma vie. Je n’étais pas un exemple non plus. Mes amis avaient, pour la plupart, une petite idée sur la question. 

Je pense que j’ai toujours un peu plané en réalité. ( Pas en fumant des cigarettes qui font rire hein ! ) 

Il faut dire que nos jeunes adultes vivent une drôle d’époque. Ils ont vu débarquer la crise du Covid et cela a complètement changé leur vie. 

Ils n’ont pas eu d’autres choix que de sortir plus vite de l’adolescence. 

C’est compliqué d’avoir 20 ans dans les années 2020 ?

L’arrivée du Covid dans leur monde d’étudiants. 

Le Covid a fait son apparition en mars 2020 alors que mon fils démarrait sa 1ère année de prépa intégrée en école d’ingénieur. Il était parti de la maison et de Corse pour faire ses études à Aix en Provence. 

De septembre 2019 à Mars 2020, il a donc goûté à la vie d’étudiant et tout s’est arrêté brutalement, du jour au lendemain. 

Il avait eu la chance de se constituer un bon groupe d’amis durant cette période.

Il a laissé tout ça derrière lui pour rentrer au bercail se confiner avec nous. 

En effet, son école a fermé et les cours en distanciel ont démarré la semaine suivante. 

Que ce soient lui ou ses amis, ils n’ont pas eu d’autre alternative que de s’adapter en moins d’une semaine à une nouvelle manière d’étudier et de vivre, tout simplement.

Et je trouve que leur capacité d’adaptation a été incroyable ! 

Comment ils ont appréhendé les cours en distanciel ? 

La plupart sont rentrés chez leurs parents. Une solidarité s’est assez vite mise en place et une vraie entraide s’est installée dans ce petit groupe d’amis. 

Rentrer à la maison, ne semble pas leur avoir posé de problème particulier.

D’ailleurs, lorsque j’en parle avec mon fils, il me dit:

« J’ai beaucoup aimé rester tranquillement chez moi à faire de la musique, bosser et jouer sur mon ordinateur. Les quelques sorties que l’on faisait le soir avec le chien étaient de grandes bouffées d’air frais. Il faut dire que j’ai eu la chance de passer le confinement dans un cadre assez privilégié avec ma famille. Je doute que je l’aurais aussi bien vécu si je l’avais passé seul dans mon studio d’étudiant. »

En revanche, il y a des étudiants pour qui le confinement a été une véritable souffrance. Ils ont plus été confronté à la solitude, l’angoisse et les problèmes d’argent, pour ceux qui avaient des petits boulots à côté. 

Tout le monde n’a clairement pas été égal durant ce 1er confinement. Et on peut dire que le Covid aura changé beaucoup de monde et pour toujours. Tout en accentuant un peu plus les inégalités sociales. 

Le Covid, ça a changé quoi dans leur vie de jeune adulte ? 

Tout ce petit monde s’est surpris à aimer travailler de la maison. C’était quelque chose qu’ils n’envisageaient pas du tout avant et qu’ils pensaient réservé à une minorité de personnes. 

De leur point de vue, cela a d’ailleurs complètement changé la société et démocratisé le télétravail. Ce qui n’est pas pour leur déplaire.

Il y a aussi eu une vraie prise de conscience sur le temps que l’on s’accorde pour soi. 

Même si le confinement a été vécu comme une expérience très particulière, ils ont découvert une autre manière de fonctionner. Manière qui a eu certains avantages. 

La période était pour le moins anxiogène alors être en famille a eu un côté très rassurant. Surtout que la première année de fac représente le début de la vie en solo sans papa et maman pour gérer le quotidien. 

C’est souvent stressant de se retrouver seul dans un appart pour la 1ère fois. Donc ce petit retour aux sources a été vécu comme une soupape d’oxygène. Ce qui est plutôt paradoxal quand on sait le besoin de liberté des jeunes. 

Malgré tout, il reste un goût amer de liberté volée et de temps perdu.

Le confinement, deux années volées ? 

En effet, le confinement représente quand même, à leurs yeux, deux années volées de leur vie. 

C’en était fini des sorties ou des activités qu’ils avaient l’habitude de faire. 

Chacun chez soi, à 20 ans, c’est quelque chose que nous n’aurions jamais imaginé vivre à leur âge. Et que nous ne vivions pas. 

Sur le moment, ils n’avaient pas d’angoisses particulières malgré un profond sentiment de solitude avec parfois de la déprime.

Et c’est là que les réseaux sociaux ont joué un grand rôle !  

C’est compliqué d’avoir 20 ans dans les années 2020 ?

Le rôle positif des réseaux sociaux durant le confinement.

Les réseaux sociaux sont devenus leur principal espace de retrouvailles même s’ils n’ont pas réussi à remplacer le vrai contact humain. 

Néanmoins, ils sont devenus « la prunelle de leurs yeux » .

Les réseaux sont devenus primordiaux:  

« C’est ce qui a permis à tous mes liens sociaux de tenir en place que ce soit sur Messenger, Discord ou Snapchat, on arrivait à maintenir un semblant d’interactions sociales grâce à eux. »

Comme quoi, il n’y a pas que du négatif sur les réseaux ! 

Cela leur a permis de garder un lien, de se sentir moins seuls et isolés les uns des autres. 

J’aime à penser que cela leur a fait prendre conscience de l’importance des vraies relations humaines. 

De mon côté, j’ai sincèrement admiré la manière dont mon fils a géré ces deux années Covid. 

Il ne s’est jamais plaint, il n’a jamais essayé de tricher. Il est resté impliqué dans ses études et a validé ses deux années de prépa sans problème. 

Beaucoup ont lâché l’affaire et perdu le goût et l’envie de travailler. D’autres ont carrément déprimé.

Je n’ai pas eu ce problème avec mon fils. J’ai conscience d’avoir eu de la chance. 

« J’ai réussi à assurer une certaine continuité dans mon travail et à m’organiser correctement du coup, pour moi la reprise des cours, après plus d’un an de distanciel, n’a pas été trop compliquée. »

En revanche, tout n’est pas tout rose. Il y a eu un revers de médaille.

 Les angoisses du retour à la vraie vie.

Eh oui, après deux années passées à la maison, il a fallu repartir vivre sa vie d’étudiant. 

Et c’est là que les dégâts du covid se sont fait sentir.

Mon fils a eu beaucoup d’angoisses lors de son retour à sa vie étudiante.

« A l’issue du covid, pour la reprise des cours c’était assez déprimant: tout le monde masqué, la distanciation sociale, c’était très anxiogène. Je pense avoir développé mon côté hypocondriaque pendant la reprise et j’ai encore un peu de mal à le gérer. »

Je ne dirais pas qu’il a développé un syndrome de la cabane, mais il s’est senti plus seul et isolé en retrouvant la vraie vie qu’en étant à la maison avec nous. 

Les cours avec le masque, les tests covid sans arrêt car tu es cas contact dès que tu mets le nez dehors, ça laisse des traces. 

Il y avait d’autres raisons qui ont fait qu’il était très angoissé mais je reste persuadée que le covid n’a pas aidé. Il le dit d’ailleurs lui-même.

On ne peut pas sortir indemne d’une période où on a vécu dans une bulle durant deux ans. Du moins, c’est ce que je constate. 

Les séquelles psychologiques sur les jeunes ( et les moins jeunes, mais ce n’est pas le sujet ici ) sont bel et bien réelles. 

Ils se sont retrouvés confrontés à une situation totalement inédite, une plongée dans un inconnu digne d’un mauvais film de sciences-fictions. 

Deux années de flottement à se demander si ça va s’arrêter un jour, si la vie d’avant va revenir. Et si on peut juste faire des projets d’avenir. 

C’est compliqué d’avoir 20 ans dans les années 2020 ?

La peur de l’avenir ? 

Ce que je trouve intéressant, c’est que nos jeunes adultes ont gardé une grande confiance en l’avenir, même si le covid a pu changer quelque peu la donne.

Mon fils a une vision plutôt optimiste sur la situation:

« Tout le monde est d’un coup devenu pleinement conscient que les pandémies existent tout comme les guerres (cf :Ukraine). Mais toutes ces choses là sont finalement monnaie courante dans l’histoire. L’avenir, selon moi, en est affecté mais à courte échelle. D’ici 5 ou 10 ans je pense qu’on aura quasiment tous oublié le covid. »

Il est bien évident que cela est dû, en partie, à leurs études et qu’elles sont censées leur apporter une sécurité et une stabilité professionnelle pour plus tard. 

La cyber sécurité, c’était certainement ce qu’il fallait choisir.

« Je suis plutôt confiant pour l’avenir. Je me suis engagé dans une branche assez porteuse et relativement de niche bien qu’indispensable de nos jours. De plus en plus de gens en prennent conscience. Je ne me fais pas trop de soucis pour ma vie professionnelle. »

Mais en discutant avec d’autres qui ne sont pas dans cette branche, je me rends compte qu’ils sont quand même plutôt optimistes. 

Les deux années écoulées n’ont pas entamé leur soif de réussite ni leur joie de vivre. Au contraire, à présent, ils veulent profiter de la vie. Rattraper ces mois perdus. Ils pensent que ce n’était pas non plus si grave comparé à ce qu’ont pu vivre leurs ainés dans les années 40. Ils relativisent.

Et puis, le temps fait bien les choses, alors tout passe. 

Ils parlent du covid au passé, quand pour moi c’est encore très présent. 

Ils ont pu reprendre leurs cours, d’autres comme mon fils, partir en Erasmus. Ce qui laisse penser que le plus difficile est passé pour eux. 

Pour conclure. 

Je vous reparlerai du départ en Erasmus de Charles, à Varsovie, aux portes de la guerre en Ukraine. Parce qu’il y a aussi matière à raconter ! 

À se demander si cette jeunesse n’est pas un peu maudite par moment. Et si l’univers n’essaye pas de tester leur capacité d’adaptation dans un monde qui part totalement en sucette.

Est-ce que nous, les parents, sommes plus inquiets qu’eux pour leur futur ? Peut-être. 

Ce qui est sûr c’est que nos jeunes ont beaucoup de mérite à vouloir se construire un avenir meilleur et à continuer d’y croire coûte que coûte ! Cela fait certainement partie des privilèges de la jeunesse d’avoir une vision d’un monde où ils auront leur place et leur rôle à jouer.

Nous, on a fait notre part et on ne peut que les aider et les accompagner au mieux sur le chemin de l’âge adulte en leur laissant les clés d’une planète complètement en pagaille où ils doivent remettre un peu (beaucoup ? ) d’ordre. 

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