Deux mois déconnectée du monde
Mon blog fête timidement sa première année de vie et pour le récompenser, je l’ai abandonné durant deux mois. Deux mois où je suis restée quasiment déconnectée du monde.
Cela ne m’était encore jamais arrivé car j’avais réussi à maintenir un rythme de publication de deux articles par semaine. Mais un an après, la page blanche est arrivée et pendant le confinement, je n’avais plus rien à raconter.
Comme par pudeur, j’ai totalement déserté le blog. J’étais pourtant pleine de bonnes résolutions, pensant que je tiendrais un journal de cette période si particulière. Sauf que lorsque l’on a rien à raconter, c’est un peu compliqué de tenir un journal. Du moins, je pensais que je ne faisais rien qui mérite d’être raconté au regard de la situation inédite qui se déroulait sous nos yeux.
Car, au final, je me suis déconnectée de tout, du monde et surtout de la réalité.
Trop d’infos tue l’info !
Je me suis enfermée dans une bulle, et j’y suis restée bien au chaud. En principe, ma bulle, c’est ici, sur ce blog. Mais j’ai dû faire le constat que plus rien ne sortait de mon cerveau. L’envie d’écrire était partie se faire un tour ailleurs. Et cet ailleurs était partout excepté sur le net ou sur mon clavier. Je n’allais donc pas m’inventer une vie ou écrire juste pour écrire.
Au tout début du confinement, comme à peu près tout le monde, j’ai ingurgité les réseaux sociaux H24, les infos et tout ce qui se rapportait au virus et à la situation en France et sur la planète.
Très vite, j’ai réalisé que tout ceci était, non seulement hyper anxiogène mais en plus, extrêmement toxique pour moi.
Entre les pseudo spécialistes du dimanche en virologie, en économie et les adeptes des théories du complot, il y avait vraiment de quoi perdre la boule. Plutôt que de rentrer dans des débats stériles et sans fin avec des personnes autosuffisantes et adeptes du prosélytisme, j’ai préféré couper et ne plus rien suivre.
En réalité, j’avais juste besoin de positivité et pas de savoir qui de Raoult ou de tartanpion allait sauver le monde.
Les infos, en boucle sur le Covid 19 avec leur décompte du nombre de morts quotidiens, ont achevé de m’anesthésier les neurones, à tel point que je n’ai plus eu envie de faire face à la réalité.
J’ai donc décidé de me concentrer sur ma famille et mes ami(e)s avec qui j’ai pu avoir des échanges bien plus réconfortants.
Cette coupure avec le monde m’a finalement fait beaucoup de bien.
Mais alors, qu’est-ce que j’ai fabriqué durant ces deux mois ?
J’ai découvert l’univers merveilleux et rafraîchissant d’Animal Crossing New Horizons. Et je dois bien admettre que cela m’a permis d’appréhender ce confinement de manière bien plus sereine.
Ce jeu peut sembler totalement enfantin mais il ne l’est pas tant que ça.
Il permet de s’évader et de ne penser à rien car il nous propulse dans un univers parallèle où tout est mignon, gentil et apaisant. ( L’inverse des réseaux en fait.)
Je conçois qu’il y a des activités bien plus intellectuelles, mais cette période était plus propice à la fuite en avant qu’à la prise de tête.
Détendre les neurones me semblait bien plus important que de les muscler 😀
Bravo à ceux qui en ont profité pour avoir des activités hyper constructives, mais cela n’a pas été mon cas.
Je ne me voyais pas vraiment vous écrire des articles sur mes péripéties virtuelles 😅
Et encore moins vous expliquer que nous avons eu un rythme complètement pété au fil des semaines.
Pourtant, il y aurait beaucoup à dire sur les bienfaits de ce jeu chez les personnes anxieuses. Je laisse l’analyse à des spécialistes, mais je constate simplement que j’ai arrêté les tocs et les angoisses dès que j’ai démarré la construction de mon île. Tout ce qui m’effrayait s’est envolé en un tour de manette.
Confinée et heureuse de l’être.
J’ai aussi réalisé qu’être confinée ne me dérangeait pas du tout. Je suis très casanière et, pour une fois, j’avais la super excuse du siècle pour ne pas sortir de chez moi.
Ma fille, dont je vous ai si souvent parlé auparavant, n’a pas eu le manque des sorties non plus. Les autistes ont un fonctionnement bien particulier et rester à la maison, n’est pas un drame pour elle, bien au contraire.
Je n’avais pourtant pas de contraintes de temps et d’horaires la concernant; mais je n’ai pas eu besoin d’utiliser ce sésame. Chacun appréhende les choses différemment, mais ici, nous avons choisi de ne pas sortir et d’attendre gentiment que la situation s’améliore.
Au final, j’ai plus mal vécu la fin du confinement que le début. Il faut dire que je me suis très vite habituée à ce que nous soyons tous les quatre, tout le temps ensemble.
Je vous mentirais si je vous disais que l’on ne s’est pas engueulé, mais cela n’a jamais duré bien longtemps.
En réalité, durant ces deux mois, j’ai littéralement relâché la pression que je me mettais au niveau des cours de ma fille avec le CNED. J’ai donc préféré envisager cette période comme une parenthèse dans notre vie.
Une parenthèse où il n’y avait plus aucune obligation, plus aucun objectif particulier, à part faire juste ce que l’on a envie.
C’était un peu le moment où jamais d’apprécier regarder le temps qui passe sans se dire qu’il y a mille et une chose à faire. ( À part le ménage 🤪)
Sans aucune honte, j’avoue que nous avons juste pris le temps de vivre.
Certes, mon mari et mon fils n’étaient pas en vacances; et ma fille avait aussi des devoirs à faire, mais on a procrastiné un peu plus que d’habitude. Et ça fait du bien ! Le temps est passé très vite, preuve que l’on ne s’est pas ennuyé.
L’année scolaire est quasiment terminée et on a réussi à ne pas être en retard sur le programme, malgré tout.
Fin de la parenthèse.
Aujourd’hui, nous sommes déconfinés et j’ai progressivement recommencé à sortir de la maison. Je n’ai pas rempli une seule attestation de sortie, étant restée strictement confinée du 2 mars au 11 mai. Ma première sortie a été d’aller voir mes parents et la 2ème, mon psy 🙃
Mon mari est retourné au bureau; je crois qu’il avait un peu hâte de ne plus m’avoir dans les pattes 😅 Il faut dire que je l’ai souvent déconcentré dans son boulot, ayant toujours un truc super important à lui dire.
Il m’a fallu trois semaines pour retourner dans les magasins. Le port du masque est vraiment contraignant et ne plus faire la bise est un exercice de style un peu bizarre. Les codes ont changé alors on s’adapte. Du moins, on essaye.
Le Covid aura presque tout emporté sur son passage et laissé ce monde et nos vies sur pause durant deux mois. On se souviendra tous de cette période de confinement, pour des raisons propres à chacun et on gardera encore longtemps en tête que le virus est peut-être encore là, quelque part.
Tout est resté pareil mais plus rien ne sera jamais comme avant. Pour autant, nous recommençons à reprendre nos vies là où on les a laissées, subitement.
Et vous, comment vous avez vécu cette période ? Vous étiez plutôt productifs ou totalement déconnectés comme moi ? Venez me raconter vos expériences en commentaires ou sur ma page Facebook.
4 Comments
Gyselinck Anne
Carmelita , je lis ton blog et ainsi j’ai des nouvelles de la famille , je pense souvent à vous, à Sarah 💗. Debut juin , on avait réservé dans le Sud de la Corse mais Covid a supprimé notre séjour .
Bisous à vous 4 🇧🇪 Et vive Indo et le dernier titre et le mega concert pour nous à Lille 💗
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Phenomene2maud
ça fait parfois du bien…. bisous bisous
Carmel
Bisous à toi aussi 😘
France Ornano
Tout est dit❤️❤️❤️