Le problème avec Halloween
J’adore l’automne. Enfin, quand il y en a un parce que chez moi, la météo ne coopère pas vraiment. J’aime les couleurs de cette saison, les jours qui raccourcissent et le passage à l’heure d’hiver. Par contre, il y a un truc qui me laisse un peu perplexe en cette période, c’est Halloween. Et plus précisément, le débat que cela peut occasionner.
À quel moment on a commencé à fêter Halloween en France?
J’essaye de faire marcher ma mémoire et je n’arrive pas à me souvenir à partir de quand cette fête, venue tout droit des états-unis, est arrivée chez nous.
Ce qui est certain, c’est que lorsque j’étais plus jeune (il y a donc très longtemps), on ne fêtait pas Halloween.
Quand mes enfants étaient petits, soudainement, on a commencé à découper des citrouilles, acheter des déguisements et des bonbons.
Mais la question que je me pose c’est pourquoi on a commencé à être envahis de couleur orange, de citrouilles et de friandises pendant ces premières vacances scolaires.
Les vacances de la Toussaint.
Avant, ces premières vacances de l’année scolaire s’appelaient les vacances de la Toussaint. Aujourd’hui, ce sont les vacances d’automne.
Est-ce que l’on nous enlève certaines de nos valeurs et traditions au profit d’une uniformisation de la société et des cultures? C’est peut-être cela qui dérange.
Vivre à l’américaine?
Lorsque Disneyland a débarqué en France, on a suivi le mouvement des fêtes américaines. (Enfin, pas toutes évidemment. ) Le parc change de thème suivant les saisons et l’automne, c’est la saison d’Halloween.
Les commerces ont récupéré le phénomène et les rayons des magasins se sont habillés de citrouilles.
Au fur et à mesure des années, on s’est habitué à voir des décorations d’Halloween de partout.
D’autant que la période entre la fin de l’été et noël est un peu longue alors ça fait une petite fête entre deux.
D’aucun diront qu’ils ne veulent pas vivre à l’américaine.
Mais est-ce vraiment mal de piquer ici ou là des traditions qui ne nous appartiennent pas?
Perso, je n’y vois pas d’inconvénients majeurs. Il n’y a rien de mal à laisser nos enfants se déguiser et manger des bonbons l’espace d’une journée.
Même si, au fond, le principe des têtes de mort et des zombies peut sembler un peu glauque.
En France, on fête déjà les morts le jour de la Toussaint. Halloween est juste une manière un peu plus festive de le faire. Il y a une certaine désacralisation de la mort. Ce qui ne signifie pas un manque de respect vis à vis de nos défunts.
D’ailleurs, fêter Halloween ne signifie pas ne plus aller mettre des chrysanthèmes dans les cimetières.
Et tout le monde n’est pas élevé dans la pratique d’une quelconque religion alors chacun fait bien comme il le souhaite. On peut avoir des traditions chrétiennes sans pour autant être frénétiquement pratiquant.
Et si Halloween était juste la Toussaint version société de consommation?
Les principaux reproches faits à Halloween sont le côté trop commercial et le fait que cette fête ne fait pas partie de nos traditions culturelles ou religieuses.
Bien sûr que c’est commercial ! Mais en quoi est-ce mal que les commerces surfent sur une vague qui plait à nos enfants pour combler le vide entre la rentrée et noël ? Il faut bien gagner sa vie, non?
Nous sommes dans une période où tout ce qui concerne la consommation est pointé du doigt.
Dans ce cas, arrêtons aussi de fêter noël car dans le genre commercial, il n’y a pas pire période dans l’année. Car on ne va pas se mentir, le côté religieux de noël a été remplacé depuis bien longtemps par le côté commercial.
Sauf pour les plus pratiquants qui gardent ce côté sacré des fêtes de noël.
Mais je ne suis pas certaine que ce soit la majorité. On s’est à peu près tous laissés happer par les cadeaux sous le sapin, soyons honnêtes deux minutes.
Et je ne crois pas que la majorité d’entre nous soit prêt à renoncer aux fêtes de noël telles qu’elles sont actuellement. À savoir, les cadeaux pour les grands et les petits, les maisons entièrement décorées et les repas à rallonge.
Sans tomber dans la surconsommation, avoir des vitrines à thème, c’est plutôt chouette finalement.
Qu’est-ce qui est dérangeant dans le principe de fêter Halloween?
Halloween est une fête qui plait énormément aux enfants. Ils adorent se déguiser et beaucoup aiment se faire peur.
Sans parler des ados qui y voient une occasion supplémentaire de faire une soirée sur le thème des films d’horreurs, le tout avec des déguisements improbables. Car ce soir-là, tout devient permis en terme de tenue vestimentaire. La transgression devient la règle avec notre approbation.
Pourquoi devrions-nous priver nos enfants de s’amuser l’espace d’une soirée? Cela ne nous viendrait pas à l’idée de les priver de fêter noël.
En France, on a la critique très facile et le français aime bien râler pour rien. ( C’est juste mon point de vue. )
Mais je suis certaine que si cette fête avait été inventée chez nous, personne n’y trouverait rien à redire.
C’est quoi le problème avec Halloween finalement?
Je pense que le plus gros problème d’Halloween est que c’est une tradition importée, récupérée et qu’elle ne s’ancre pas dans nos traditions à nous.
Seulement, les traditions, ce sont à nous de les faire perdurer. C’est à nous, parents, de transmettre à nos enfants nos valeurs et notre culture.
Et ce n’est pas à cause d’une simple fête que nous perdons nos héritages culturels. La perte des valeurs culturelles est le fait de celui ou celle qui ne transmet plus rien.
Évidemment que la société influence notre manière de vivre mais on peut aussi ne pas se laisser trop impacter et continuer d’élever nos enfants dans le respect de nos propres traditions.
Il faut être conscient que le monde évolue et que nous nous adaptons à ces changements. Tout n’est pas à jeter et vivre dans le perpétuel credo du « c’était mieux avant » est un peu un refus d’aller de l’avant.
Si tout le monde avait cette manière de voir les choses, on serait resté bloqué au siècle dernier.
À l’ère d’internet et des réseaux sociaux, il est compliqué d’ignorer ce qui se passe à l’autre bout du monde. Il suffit de prendre ce qui nous plait et de laisser le reste.
Honnêtement, si Halloween s’était démocratisé lorsque j’avais l’âge de mes enfants, j’aurais adoré le fêter.
Le problème avec Halloween est donc que je suis trop vieille pour l’avoir connu avant et en avoir profité pleinement 😄
De temps en temps, ce serait pas mal d’arrêter de tout intellectualiser et de juste laisser les gens faire comme bon leur semble.
Après tout, cela ne nuit à personne et chacun est libre de le fêter ou pas.
Si ça se trouve, un jour on va fêter Thanksgiving 😀
Et vous, vous aimez Halloween ? Venez me dire ça en commentaires ou sur ma page Facebook. J’aime beaucoup avoir vos avis.
One Comment
Sad Ie
Bonjour,
Avant tout, félicitations pour votre blogue ô combien intéressant et inspirant.
J’ai particulièrement apprécié ce post et ces questionnements sur Halloween. Étant éducatrice de jeunes enfants, je me questionne constamment quant aux fêtes, au sens qu’on leurs donne et à leurs transmissions aux enfants.
Pour ma part, ce qui me gêne avec Halloween (mais pas que, puisque c’est le cas de nombreuses fêtes), c’est l’absence de sens.
Ce que les enfants retiennent de cette fête, c’est que l’on se déguise et on fait du porte à porte pour demander des bonbons. C’est tellement plus que cela. Je ne suis pas une experte d’Halloween ni des autres fêtes mais à mon sens, je trouve cela quasi insultant que de prendre seulement ce qui est divertissant d’une fête, entre autres d’ailleurs, en omettant l’aspect culturel, le pourquoi, l’histoire. Et comme je le disais, ce n’est pas que pour Halloween c’est le cas de toutes les fêtes.
Noël c’est la fête des cadeaux et du père Noël, Halloween c’est la fête des déguisements, de la citrouille et des bonbons, Pâques c’est la fête du lapin et du chocolat, la chandeleur c’est la fête des crêpes. Ce ne sont là que des occasions de faire la fête, de se livrer à un lâcher de gras, de sucre, bref la plupart du temps, de malbouffe, sans aucun sens, ni valeurs selon moi.
Alors pour répondre à la question, je n’ai rien contre Halloween ou toute autres fêtes mais je pense important que les adultes puissent transmettre du sens aux enfants. Faire la fête oui mais pas en pilote automatique, avec conscience et en y donnant du sens.