parlons peu, parlons psy !
Humeurs,  Mieux-être,  On en parle?

Parlons peu, parlons psy ! 

Et si on parlait un peu de santé mentale ? Car j’ai l’impression que depuis la crise du covid, il y a eu une vraie prise de conscience à ce sujet. C’est devenu nettement moins tabou. Alors, parlons peu, parlons psy ! Puisque c’est bien d’eux qu’il s’agit. 

La santé mentale, c’est tendance ? 

Vous n’êtes pas sans savoir que l’on s’est pris en pleine tête l’arrivée d’une pandémie et que nous n’y étions pas du tout préparés. Avec l’option guerre en Ukraine et ses conséquences, on va tous finir par être mûrs pour la psychiatrie ! 

J’exagère à peine, même si je pense que consulter un psy est devenu une pratique courante si l’on en juge par les délais d’attente pour avoir un rendez-vous. Enfin, quand le psy est bon. Sinon, c’est louche. 

J’avais envie de vous partager mon expérience en tant que patiente.

Le pourquoi et le comment, je vous explique tout. ( Enfin, presque, parce que je ne suis pas psy. )

Et, je pense que l’on devrait tous consulter un psy au moins une fois ! Même si on va bien, histoire d’être vraiment sûr qu’on va bien ! 

C’est vraiment utile d’aller chez le psy ?

Le monde a changé, il est de plus en plus anxiogène et je ne suis pas certaine que nous soyons tous armés pour y faire face. Au delà de ça, notre vie en règle générale peut devenir compliquée à gérer à n’importe quel moment et pour n’importe quelle raison.

Vous me direz que les psy sont des êtres humains comme nous, donc si ça se trouve, ils sont complètement flippés eux aussi. Mais, ils ne sont pas censés nous le dire. Et surtout, ils ont des méthodes pour nous faire aller mieux. 

Penser que l’on peut régler tous nos problèmes existentiels seuls est un peu une utopie. J’imagine que certains y arrivent très bien. Et je me suis construite en tant qu’adulte sans jamais consulter un psy. 

Mais quand je vois les « névroses » que j’ai accumulées, je trouve ça dommage d’avoir perdu autant de temps. Je ne dis pas que je suis bonne pour la camisole mais un peu d’aide et d’écoute, dans ce monde de brutes, ça ne fait pas de mal. 

Je sais que mon mari refuse d’avoir un suivi psy. Quand il est en stress, il décuple son hyperactivité. 

Perso, je préfère parler, c’est moins fatiguant 🤓

Pourquoi consulter un psy ?

La raison est propre à chacun. Mais on pourrait citer, dans le désordre:

  • Le besoin d’être écouté;
  • Être aidé pour traverser une période difficile;
  • Être aidé pour faire les bons choix;
  • Apprendre à sortir de sa zone de confort;
  • Apprendre à mieux gérer ses angoisses;
  • Mieux comprendre des maux physiques médicalement inexpliqués;
  • Faire le point sur sa vie; 
  • L’envie d’arrêter de répéter toujours les mêmes schémas qui nous amènent toujours vers un échec. Et surtout comprendre pourquoi; 
  • Soigner ou mieux gérer un traumatisme ayant engendré un stress dans notre vie quotidienne;
  • Ou encore avoir une maladie mentale qui nécessite justement un suivi psy !

Vous l’aurez compris, il y a mille et une raisons qui pourraient justifier que l’on ressente le besoin d’aller consulter un psy. Et je ne les connais pas toutes.

Mais quel psy choisir ? Parce qu’il y a psy et psy ! 

 Psychiatre ou psychologue ?

J’ai essayé les deux et mon expérience psychiatre a été un échec.

Le psychiatre n’est pas toujours très bavard et il aura tendance à se focaliser sur une maladie mentale nécessitant un traitement plutôt que sur le dialogue. 

Et comme je suis un peu timide, si on n’engage pas la conversation avec moi, je ne parle pas. Forcément, ça commençait mal cette histoire.

Donc, j’ai passé deux années en séances avec un psychiatre dont les conversations se résumaient à:

«  Bonjour, comment allez-vous ? »

Et je répondais machinalement:

«  Bien, merci ! »

Séances de 10 minutes, remboursées par la sécu, d’où je repartais avec mon ordonnance d’antidépresseurs.

( Traitement que j’ai aujourd’hui arrêté.)

C’était hyper constructif, je me demandais franchement pourquoi j’y allais. 

Après, je n’ai peut-être pas trouvé le bon psychiatre. 

J’entends par là, le psychiatre qui me convenait. Mais je n’en garde pas un très bon souvenir car je ne savais jamais quoi lui dire. Il ne répondait quasiment jamais quand je parlais, c’était hyper gênant pour moi.

Vous savez, l’image du psy que l’on a dans les films ? Celui qui vous regarde avec un air entendu en disant:

« Hmm… » 🧐

Eh bien, c’était exactement comme ça que je vivais les séances. 

Le pire c’est que je n’osais pas arrêter d’y aller alors on peut dire que le Covid m’a sauvée sur ce coup là ! Je n’ai plus jamais pris rendez-vous. En plus, je suis lâche. ( Il faut que j’en parle à mon psy tiens ! )

Définitivement, le psychiatre, cela ne me convenait pas du tout ! 

Et le psychologue ?

La grande différence entre le psychiatre et le psychologue, c’est qu’avec ce dernier, tu discutes. Et tu restes une heure.

Du calme, ce n’est pas votre pote, alors il va vous orienter sur des sujets qui parfois, peuvent fâcher. Mais, il sait où il veut en venir. 

Comment j’ai atterri chez un psy ?

Un peu par hasard ! C’était avec ma fille Sarah, en 2016.

Par hasard, il ne faut pas exagérer, disons que cela m’a été fortement suggéré par la neuropsychologue qui avait effectué un bilan complet à Sarah. 

Au départ, les consultations étaient principalement pour elle. 

Nous n’avions pas encore son diagnostic d’autisme et elle était traumatisée par l’école où elle avait subi du harcèlement pendant 5 ans.

Je pense qu’elle a passé pas mal d’heures à ne pas vraiment ouvrir la bouche. Ce qui devait être hyper agréable et pour elle, et pour lui. 

Elle détestait y aller. Je me souviens qu’il lui demandait de lui mettre une note à la fin de la consultation et elle ne lui mettait jamais la moyenne. Dure en affaire la gamine ! Mais on a continué, elle en avait besoin même si elle refusait de l’admettre. 

Lorsque nous faisions des points de situation, j’ai commencé à beaucoup parler. J’imagine que je parlais parce qu’il me faisait parler. On était loin du psychiatre qui te regarde avec son fameux air entendu.

Je me suis rendue compte que j’avais moi aussi besoin de m’exprimer sur les difficultés que je rencontrais avec Sarah. 

C’est là que notre aventure psy a commencé.

Pourquoi je continue d’aller chez le psy ? 

De fil en aiguille, les sujets sont arrivés naturellement sur la table. ( Il n’y a pas de divan, juste une table, des fauteuils et un Mickey géant 😃)

Et ce qui devait être une thérapie comportementale de courte durée est devenue un genre coaching de vie sur du long terme. 

Je ne suis pas certaine que notre psy s’attendait à ça, car il pratique plutôt des thérapies courtes, principalement des thérapies comportementales. ( Mais pas que. )

Evidemment avec ma fille, nous sommes un peu un cas particulier, dans le sens où la « thérapie » ne se résume pas uniquement à du comportemental. 

Mais à patient atypique, thérapie atypique ! Il se farcit la mère et la fille, quasiment chaque semaine et on a toujours des trucs à raconter. 

La vie n’est pas linéaire et on ne va pas toujours bien ! Surtout qu’avec une ado autiste, des états d’âme, on en a plein. 

Et l’ado en question a encore beaucoup de progrès à faire en terme d’adaptation, de vie sociale, de confiance en soi, d’acceptation du changement, etc.

Et moi, j’ai souvent des craintes et des interrogations que je n’ai pas forcément envie d’aborder avec mes proches. Sans compter mes nombreux problèmes existentiels de type: manque de confiance en soi, anxiété chronique, etc.

Un oeil extérieur sur sa situation ? 

Discuter avec sa famille et ses amis, c’est super et même conseillé. Mais avoir un autre regard sur sa situation, c’est mieux. 

Lorsque la personne avec qui l’on discute a une implication émotionnelle trop importante, elle sera moins objective et apte à nous aiguiller correctement.

Par exemple, au fil du temps et des discussions, j’ai réalisé les répercutions que pouvaient avoir l’autisme et le handicap en général sur notre vie. 

Je n’en n’avais pas forcément conscience avant. J’avais une vague idée sur la question mais j’essayais de ne pas me projeter. J’étais aussi un peu dans le déni. 

Le psy te remet un peu les points sur les I et les barres sur les T ! Il sait t’encourager ou te dire si tu fais n’importe quoi. 

Dans tous mes états chez le psy ! 

Durant toutes ces années, il m’a vue en larmes, en deuil, en stress ou morte de rire. Bref, à peu près dans tous mes états. Et c’est ça qui est bien: tu peux être toi-même, sans être jugée. 

Au pire, si intérieurement il te juge, tu t’en fiches, tu ne le sauras pas.

Son rôle est de t’aider à aller mieux pas de te dire que tu as une sale gueule aujourd’hui ou que tu le soûles avec tes histoires.

( Même si tu le soûles pour de vrai ou que tu as effectivement une sale gueule. )

Enfin, vous avez compris le principe. 

Finalement, on progresse. 

Au fil des séances, on arrive à établir une relation de confiance et on se livre plus facilement. 

Le principal étant de progresser. Alors, j’ai bien conscience que notre rythme de progression est un poil lent, rapport à ma fille qui prend son temps. Et vu qu’elle prend son temps, ça m’angoisse et comme ça m’angoisse, j’ai besoin d’en parler. Et ainsi de suite 🙃

Mais je crois qu’il a bien compris que parfois, on vient juste pour papoter et d’autres fois, on a un problème à résoudre.

J’ai démocratisé le psy à la maison ! 

J’ai trouvé ça tellement positif de discuter avec un psy que j’y ai aussi envoyé mon fils ainé. 

Au départ, je voulais juste savoir s’il avait toutes les cases rangées dans le bon ordre. 

Non parce qu’il était franchement pénible à l’adolescence. Il était jaloux de sa soeur, un peu dans le rôle du frère martyr moins aimé qu’elle parce que plus fragile que lui.  ( Je pourrais presque en faire un article d’ailleurs sur le sujet de la fratrie avec deux enfants aussi différents ! )  

Au final, il a beaucoup aimé les séances lui aussi. On a arrêté car il n’en n’avait pas spécialement besoin. ( Il faisait juste sa petite crise d’ado. )

Mais il consulte de manière ponctuelle, lorsque quelque chose le tracasse. Et c’est cool qu’il en formule la demande lorsqu’il sent qu’il perd pied. Parce que ça lui arrive à lui aussi d’avoir ses petites névroses.

Au final, dans notre petite famille, nous sommes 3 sur 4 à consulter ce même psychologue. Enfin, surtout deux: ma fille et moi.

Petite anecdote en passant.

Mon mari ne vient qu’en cas d’extreme nécessité. 

Comme cette fois où il m’y a traînée après le départ de notre fils en Erasmus à Varsovie et que la guerre en Ukraine a éclaté 5 jours après son arrivée. 

J’étais dans un tel état de stress à pleurer toutes les larmes de mon corps pour qu’on le rapatrie illico en France, qu’il m’y a accompagnée. Et je peux vous dire que je n’étais même pas capable de décider quoi ou qu’est-ce à ce moment là.

Pour une fois, mon mari ne savait absolument pas quoi faire de moi, alors il a eu le réflexe de demander de l’aide à notre psy. 

Je sais, j’ai une fâcheuse tendance à dramatiser. Mais je vous jure que dans ma tête, être à Varsovie c’était aussi risqué qu’être sous les bombes en Ukraine. Et personne n’arrivait à me raisonner. 

Avec le recul, j’ai un peu honte d’avoir débarquer comme une gamine. Mais en fait, c’est ça qui est bien: même s’il m’a trouvée totalement flippée, il a su me rassurer quand personne n’y arrivait.

Il faut dire que j’ai le stress contagieux et que j’avais réussi à transmettre mes angoisses à tout mon entourage.

Au final, ça nous apporte quoi de consulter

un psy ?

Ma fille a fait énormément de progrès durant toutes ces années. 

Elle a réussi à se dépasser grâce aux nombreux exercices d’exposition. À présent, elle parle librement en séance et devient plus sûre d’elle. 

Elle ne se rend pas compte du chemin qu’elle a parcouru. Mais elle est loin la petite fille mutique qui n’acceptait aucun changement. Même si c’est encore un point qu’ils travaillent ensemble car elle est et restera autiste. 

D’ailleurs, notre psy a bien galéré avec elle, avant le diagnostic. Il s’est remis en question plus d’une fois, et est sorti des sentiers battus pour rentrer un peu mieux dans son univers. Rien n’est jamais figé et c’est ça qui est bien. On avance doucement mais sûrement, en équipe. 

De mon côté, cela m’aide sur beaucoup de situations que je ne me pense pas capable de gérer. J’ai un espace de parole en dehors de la maison où je peux dire ce que je veux. Un soutien psychologique dans les moments où je pars un peu en vrille. 

J’ai d’ailleurs crée ce blog grâce à ses encouragements. Chose que je n’aurais jamais osé faire avant. 

J’essaye de lâcher prise sur pas mal d’autres choses, même si j’ai encore énormément de progrès à faire sur d’autres. 

Pour conclure.

C’est toujours bien d’avoir un autre regard sur nos émotions.

Parce que le psy arrivera toujours à vous faire dédramatiser. Il observe votre vie avec une autre paire de lunettes et vous permet de prendre du recul.

Il peut aussi, même souvent, vous demander de mettre des choses en place. Vous devenez alors acteur de votre thérapie. Donc, si vous ne souhaitez pas coopérer, allez plutôt chez le psychiatre, il ne vous demandera pas grand chose à part:

«  Bonjour comment allez-vous ? »

Et vous, vous avez déjà consulté un psy ? 

Venez en discuter avec moi sur Instagram, Facebook ou en commentaires.

Et prenez soin de vous ( Avec ou sans psy 😉 )

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