laisser mon enfant prendre son envol
Humeurs,  Mon fils quitte le nid !

Laisser mon enfant prendre son envol


Lorsque l’on est mère au foyer, que l’on se consacre totalement à ses enfants, il est un peu compliqué de les laisser partir de la maison. Si vous me suivez, vous savez que je suis dans ce cas de figure où j’ai eu du mal à savoir comment laisser mon enfant prendre son envol.

En effet, mon fils ainé est parti faire ses études à Aix en Provence. Cette période a été vraiment difficile à vivre pour moi. Je trouvais donc intéressant de vous faire un petit point de situation sur mon état d’esprit après quelques mois. 


Savoir l’élever.


En tant que maman ( un poil névrosée 🤪), j’avais le sentiment que mon fils ne saurait rien faire tout seul et qu’il serait paumé au bout de deux jours. En réalité, c’était certainement une manière de me rassurer sur mon indispensable présence à ses côtés. 

Car oui, on a bien souvent cette certitude que rien ne tournera vraiment rond sans nous. Du moins, c’est un peu ce que j’idéalisais. ( C’est beau de rêver, non ?)

J’ai élevé mes deux enfants de manière plutôt protectrice. Je me suis énormément impliquée dans leur éducation, leur vie et leur bien-être. 

Être maman au foyer n’était pas mon plan de vie mais j’ai endossé ce rôle à deux mille pour cent et avec la meilleure volonté du monde. Je n’ai jamais eu la prétention d’être une mère parfaite mais j’ai le mérite de faire de mon mieux. Et ce n’est déjà pas si mal !

Avec mes deux enfants, j’ai des relations très différentes de par leurs parcours qui ne se ressemblent en rien.

La seule chose qu’ils ont réellement en commun est l’amour inconditionnel que je leur porte. Je peux dire, sans trop me tromper que je suis une maman poule et c’est ce que je sais faire le mieux. Avec eux, j’agis avec un instinct que je n’aurais même pas soupçonné avoir.

Je ne sais pas si c’est ce fameux instinct maternel ou si c’est juste une question d’observation mais j’arrive généralement à savoir si l’un d’eux ne va pas bien avant même qu’il me le dise. De même, je tente d’anticiper toute situation que je juge potentiellement problématique. ( Je ne suis pas non plus voyante, mais j’active mon 6ème sens en mode parano.)

En revanche, il m’a été impossible de les éduquer exactement de la même manière. L’un étant totalement intolérant à la frustration avec un caractère très affirmé et l’autre ayant des problèmes de santé avec des troubles du comportement associés. Vous comprendrez donc qu’il est quasiment impossible de calquer un model unique d’éducation pour les deux.

Éduquer ses enfants revient alors à prendre en compte les particularités de chacun et tenter de faire au mieux.

Pour autant, j’ai toujours su rester au plus proche d’eux et leurs besoins.

Lorsque mon fils a eu son bac, j’ai été la première à le pousser à quitter la Corse pour faire ses études et vivre sa vie. Même si cela m’arrachait littéralement le coeur de le voir partir, être maman c’est aussi et surtout apprendre à son enfant à vivre sans nous. 

Le but n’étant pas d’en faire des assistés. Il faut qu’ils apprennent à se débrouiller dans cette vie où on ne sera pas éternellement là pour les guider.

Croyez-moi, ce n’est pas aussi simple à faire. Mais en tant qu’adulte, on se raisonne et on fait des choix éclairés. 

laisser mon enfant prendre son envol

Des nouvelles habitudes qui s’installent. 


Au départ, j’ai franchement déprimé. Je trouvais la maison vide et je ressentais son absence à chaque instant. 

Comme pour toute situation, il y a un temps d’adaptation à respecter et le mien a été un peu long. Encore que, je pensais que ce serait pire. 

Au départ, je n’arrivais pas à rester plus de deux semaines sans le voir et mon mari a totalement respecté cet état de fait. 

Progressivement, j’ai réussi à espacer nos retrouvailles.

À Noël, je parvenais à tenir trois semaines. Ce fût donc un sevrage très progressif de son absence. Et je ne vais pas vous mentir, d’autres habitudes s’installent d’un côté comme de l’autre.

J’ai moins de « travail » lorsqu’il n’est pas là et je commence à apprécier ces temps de repos. Je le dis sans aucune honte, car je savoure d’autant plus les périodes où il revient à la maison. 

Mon fils, lui, a trouvé son petit rythme. Il a sa copine, ses copains, ses cours et il organise son quotidien sans moi pour le guider.  À tel point que nos coups de fil sont un peu moins fréquents qu’au début. Il semble nous signifier qu’il veut vivre sa vie. Ce que je comprends parfaitement même si la pilule a été un peu dure à avaler. ( Quand je parle d’espacer la communication, il y a au moins des textos tous les jours, faut pas non plus exagérer 😃)

Mais vous savez quoi ? On s’y fait ! C’est comme pour tout, il suffit juste de prendre de nouvelles habitudes. Et ce qui nous semblait totalement impensable finit par devenir la normalité.


Non, je ne suis pas indispensable ! 


Et c’est là que le constat pique légèrement: non, je ne suis pas indispensable, je suis même très remplaçable. Enfin, façon de parler car une maman ne se remplace pas mais vous avez compris l’idée.

Évidemment, je surveille ici ou là quelques points qui me semblent importants et je le recadre gentiment lorsqu’il n’en fait qu’à sa tête. ( Eh oui, ça lui arrive encore 😬)

Il revendique sa totale indépendance mais il a parfois tendance à oublier qu’il n’est pas encore financièrement autonome. Donc il a un peu des comptes à nous rendre. Il se plie facilement au jeu de mes ( gentilles ) remontrances quand il gère mal son budget mais il aimerait déjà être totalement adulte. 

Et c’est là que nos points de vues divergent. 

Je ne le considère plus comme un enfant mais je garde un oeil très attentif sur sa vie. J’arrive à ouvrir très facilement le dialogue lorsque c’est nécessaire et il m’écoute ( ou fait semblant 🤓) car il sait, au fond de lui, lorsque j’ai raison d’intervenir.

Il faut simplement trouver le juste milieu entre lui laisser son jardin secret et le conseiller quand il prend un chemin qui semble un peu sinueux. Le laisser s’égarer mais pas trop loin quand même ! 

Regarder grandir son enfant, finalement, c’est passionnant.

laisser mon enfant prendre son envol

Accepter qu’il devienne un adulte.


En tant que parent, on a toujours ce regard un peu gaga sur notre progéniture. D’ailleurs, j’ai tendance à dire que mes enfants resteront toujours mes bébés. Mais ça, c’est un peu dans les films ! ( Ou dans ma tête 🙈)

Admettre qu’il grandit c’est aussi admettre que l’on doit rester un peu plus en retrait. Lorsque l’on a toujours été omniprésente, c’est vrai un exercice de style.

On perd le contrôle de son existence au profit d’une autre manière de fonctionner. 

Mon fils s’est très bien habitué à sa vie d’étudiant et il remplit sa part du contrat en réussissant ses études. Notre part à nous, c’est de l’accompagner jusqu’à son entrée dans la vie active.

C’est une vraie fierté de le voir s’épanouir et de réaliser qu’il s’est reconstitué une petite famille avec ses nouveaux amis.

Il y a encore deux ans, je ne l’imaginais pas du tout vivant seul. Mon côté angoissée prenait totalement le dessus. Au final, je pense avoir réussi à lui transmettre des bases suffisamment solides pour gérer au mieux son indépendance.

J’ai fini par accepter qu’il devienne un petit adulte et à me positionner au second plan. Je ne me pensais pas être capable d’y arriver. Comme quoi, je me suis encore une fois sous-estimée. 

En revanche, s’il avait le moindre problème, je sauterais dans le premier avion pour voler à son secours. Parce que c’est mon fils et que je ne pourrais jamais imaginer une seule seconde ne pas être à ses côtés en cas de coup dur.

( Normal quoi ! )


Être maman, c’est aussi réussir à se faire confiance.


Depuis début septembre, j’ai beaucoup appris sur moi. J’ai surtout compris que le départ de la maison de son enfant n’est pas le drame que j’avais imaginé. Je ne sais pas bien ce que j’avais à l’esprit mais chaque étape d’une vie nous enseigne quelque chose.

Donnez à ceux que vous aimez des ailes pour voler, des racines pour revenir, et des raisons de rester.

Dalaï Lama

À mon sens, elle est là, la clé. Lorsque les racines sont solides, on n’a plus à s’en faire car on sait que quoi qu’il arrive, notre enfant reviendra toujours vers nous. Et lorsque les ailes sont solidement accrochées, il n’y a aucune raison que le crash arrive. ( Disons que je m’accroche à cette idée pour me rassurer.)

Avec ces six mois de recul et d’observation, je constate que tout s’est fait naturellement et sans accroc. 

Mon fils a fait de moi une maman pour la première fois. Mais il a aussi fait de moi une personne fière d’elle pour la première fois. Et ça, c’est un grand changement !

J’ai le sentiment de n’avoir pas complètement foiré ce rôle de maman au foyer qui met toute sa vie sur pause pour élever ses bébés. Rien que pour ça, je le remercie d’exister et d’avoir donné ce sens à ma vie. Une vie qui n’avait pas vraiment de sens finalement. 

À présent, mon ultime mission sera d’accompagner ma fille vers une vie heureuse et autonome. Je sais que le chemin est plus chaotique mais je m’accroche à l’espoir que rien n’est impossible.

Je serai pleinement apaisée quand je saurai où et comment elle évoluera dans un monde qui semble encore un peu trop hostile pour elle. 

laisser mon enfant prendre son envol

Pour conclure.


Pour moi, être maman est plus qu’un rôle, c’est un état. Cela me transperce de la tête au pied et je ne peux pas aller bien si mon enfant ne va pas bien. Tout le challenge a été de me détacher progressivement de lui, au fur et à mesure, pour ne pas tomber dans des travers de co-dépendance. Ce qui n’est sain pour personne.

Avec mon fils, je suppose que j’ai franchi cette étape et que je suis parvenue à couper ce cordon si solidement accroché. ( C’est symbolique, on est bien d’accord 😉)

Je l’aime plus que ma propre vie mais je l’aime assez pour le laisser vivre sans moi et accepter qu’il soit heureux loin de la maison.

Et vous, vous êtes comment avec votre enfant ? Venez me dire ça en commentaires ou sur ma page Facebook. Vos témoignages m’intéressent car il y a tant de manière d’aborder la parentalité que la confrontation des expériences ne peut qu’être enrichissante. 

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