Mon fils passe le bac! Comment j’ai réussi à emmener mon petit rebelle jusqu’en terminale S
Je n’ai pas qu’une fille de 14 ans à qui je fais cours à la maison; J’ai aussi un fils de 18 ans, Charles, scolarisé dans un lycée classique et qui passe son bac S demain.
Entre sa crise d’ado à rallonge, ses lubies tournantes diverses et variées et son aversion pour une quelconque autorité, je pense qu’il a failli me tuer 😁
J’avoue que ma vie n’aurait pas la même saveur sans ce petit électron libre qui tourne autour de moi. Il est une vraie bouffée d’oxygène, même si j’ai souvent envie de gentiment l’étriper!
Parfois, je me demande comment j’ai réussi à le maintenir dans un système où il était obligé de coopérer; c’est à dire de suivre un minimum de règles.
Bien évidemment, ma relation avec mon fils ne se résume pas à son parcours scolaire. Ce serait bien triste!
Mais c’est ce point que je souhaitais aborder aujourd’hui. En effet, j’aimerais apporter un témoignage aux mamans qui, parfois, désespèrent avec leur enfant au niveau de leur scolarité afin de leur montrer que tout est possible. Y compris de les emmener jusqu’au bac!
1- Petit retour en arrière avant d’en arriver au bac.
Charles est un enfant très intelligent. Je ne dis pas cela parce que c’est mon fils mais parce que c’est une réalité. Il a d’énormes facilités dans beaucoup de domaines mais cela n’est pas forcément un avantage.
En effet, comme beaucoup de personnes intelligentes, il n’a absolument pas le goût de l’effort même s’il est curieux de tout.
Il joue de la guitare, de la batterie, fait de la moto, du tir sportif, s’intéresse beaucoup à la politique, aux sciences, à l’histoire, aux jeux vidéos et à l‘informatique.
Il a une vraie soif d’apprendre.
➤ C’est quoi le problème alors, s’il aime apprendre?
Le problème est qu’il a une soif d’apprendre par lui-même, sans cadre. Et que sur des sujets qui le passionnent. Limite, le reste lui semble inutile!
Quand il était petit, dès qu’il a su utiliser ses dix doigts, il démontait pièce par pièce chaque objet pour en comprendre le fonctionnement.
Comme ce jour où il a enlevé l’ampoule de sa lampe de chevet, mis son doigt à la place et allumé l’interrupteur. Il a fait sauter les plombs, s’est électrocuté mais il a compris comment s’allumait une ampoule.
À 18 mois, il parlait couramment et ses questions favorites ont toujours été
« Pourquoi? »
« Comment? »
De même que son mot favori était (et est toujours)
« Non! »
➤ En maternelle, il ne voulait déjà pas se conformer à la norme et refusait toute autorité.
La directrice de son école m’avait dit, à l’époque:
« C’est le seul élève qui n’a pas peur de moi et qui me regarde droit dans les yeux. Je vous souhaite bien du courage à l’adolescence! Il est clair que ce n’est pas une question d’éducation mais de tempérament. »
Élever un petit rebelle n’est donc pas de tout repos.
Je pense qu’il m’a demandé et me demande encore plus d’énergie et d’attention que sa soeur. Mais pas de l’énergie physique, de l’énergie mentale 🤪
Mais je chéris plus que tout la relation que nous avons tous les deux.
Je l’ai changé trois fois d’école avant d’en trouver une qui puisse convenir à ses « aspirations » de liberté.
La première était trop psychorigide. Il était excellent élève mais il n’écoutait rien et ne s’y plaisait pas. Il se sentait rejeté des autres élèves et incompris de ses enseignantes. C’est lui qui m’a suppliée de le sortir de là; je l’ai écouté.
La deuxième était très bien, sur le papier. Premier de sa classe, il était aussi arrivé premier de son école aux tests nationaux de CE2. (Je crois que cela n’existe plus.) Mais il s’est fait tabasser pas d’autres élèves. Il n’arrivait pas vraiment à s’intégrer, ses centres d’intérêt ne collaient pas avec ceux des autres.
Son obsession de l’époque était d’expliquer à toute sa classe comment fonctionnaient les planètes et la vie des dinosaures. Il leur avait d’ailleurs fait un exposé avec toutes les espèces de dinosaures, de sa propre initiative. Ce n’était pas un travail demandé par la maitresse mais elle l’avait laissé faire.
Je crois qu’il passait un peu pour un illuminé aux yeux des autres. Moi, j’adorais son côté « original ».
Je l’ai donc sorti de cette école en cours d’année de CE2 au profit d’une école privée où il est resté jusqu’au CM2.
Sa scolarité en primaire s’est déroulée sans problème particulier. Si ce n’est ce manque d’envie de travailler.
Il avait de bonnes notes sans trop se fouler alors autant ne pas en faire plus pour en avoir d’excellentes.
Il était toujours dans le jeu et il l’utilisait pour apprendre.
Je ne le poussais pas spécialement mais je l’obligeais à faire un minimum ses devoirs. Ce qu’il était capable de ne pas vouloir faire.
Il trouvait bien plus amusant de chahuter en classe que d’écouter sa maitresse qui ne manquait pas de nous le signaler très souvent.
J’avoue que cela me faisait rire mais je devais garder un peu de crédibilité en le sermonnant.
2- Les années collège: de la 6ème au brevet des collèges.
En 6ème et 5ème, il a continué et accentué son aversion pour le travail scolaire. Il avait de bonnes notes mais des appréciations catastrophiques car il était toujours agité. J’avais quasiment un mot par jour dans son carnet de correspondance au sujet de ses bavardages et autres frasques. Sans parler des heures de colle auxquelles il était habitué.
Il avait le chic pour ne s’entourer que d’enfants qui ne voulaient pas bosser et il trouvait ça très drôle.
De mon côté, vous vous doutez bien que j’ai essayé toutes les techniques qui existent pour le mettre au travail.
Cela ne servait absolument à rien de lui confisquer ses jeux car il était capable de s’amuser avec un bout de papier durant des heures plutôt que de bosser.
Alors, je lui faisais ses fiches de cours que je lui lisais à voix haute histoire qu’il sache un minimum ses leçons.
Ses classeurs étaient aussi en fouillis que son petit cerveau. Je passais mon temps à les ranger et à retaper ses leçons à l’ordinateur car il les prenait tellement à la dégoutée qu’il n’arrivait même plus à se relire.
À la fin de la 5ème, il a vraiment démarré sa crise d’adolescence.
Mais pas une crise malsaine dans le sens où il n’a jamais mal tourné. Ce n’était pas un ado à problèmes, juste un enfant qui se cherche et qui veut faire ce qu’il a envie.
➤ L’année de 4ème et la rébellion à son maximum.
Vivre sur ses acquis, cela marche un temps. Cette année là, il a complètement perdu pieds au niveau scolaire.
Il était en pleine crise d’ado et prenait le contre pieds systématique de tout ce que je lui disais.
Sa grande ambition était d’aller en lycée professionnel. Je n’avais rien contre cette idée sauf qu’il voulait y aller pour de mauvaises raisons!
Il n’avait pas la moindre vocation; il cherchait juste un moyen de ne plus du tout travailler.
Je trouvais ça très dommage de figer son avenir dans le marbre, par flemme.
Il n’avait juste pas compris que lycée professionnel ne rimait pas avec glandouille! Et avoir un début de projet pro dans sa tête pour y aller, était indispensable.
Charles s’était donc mis en tête de rentrer dans l’armée. C’était LA grosse blague quand on sait à quel point il déteste l’autorité. En plus, il avait les cheveux longs qu’il refusait de couper. Le profil idéal en somme.
Son argument était:
« C’est ton autorité que je n’aime pas! L’armée, c’est pas pareil. »
Aujourd’hui, il en rigole!
Les profs envisageaient l’orientation mais il est quand même passé en 3ème.
➤ L’année de 3ème avec le brevet des collèges.
La 3ème s’est passée un peu dans la douleur. Beaucoup de cris, de cahiers jetés au sol au moment de bosser, de larmes aussi.
Mais, j’ai tenu bon. Je continuais de lui faire ses fiches de cours que je l’obligeais à apprendre; tout du moins, à lire.
Il a une très bonne mémoire alors il retient facilement.
Beaucoup pensaient que je perdais mon temps. Mais je savais que ce gosse avait un vrai potentiel et qu’il fallait juste qu’il ait une prise de conscience, qu’il gagne confiance en lui et qu’il réalise que l’on ne gâche pas son avenir par simple fainéantise.
Il fallait aussi qu’il se sorte de la tête qu’être dernier de sa classe n’était pas synonyme d’être plus cool que les autres.
J’étais donc tout le temps derrière lui, l’encourageant à bosser. Je prenais sa défense auprès de ses profs, même lorsqu’il avait tort; lui faisais ses devoirs à rendre s’il ne les faisait pas pour éviter le zéro.
Je me substituais à lui, persuadée qu’il aurait un jour un déclic.
Il avait des lacunes en maths car il n’avait pas acquis les bases de l’algèbre en 4ème. C’est décourageant pour un enfant d’avoir la sensation de se noyer. Mais je ne l’ai pas lâché. Je l’aidais, je lui expliquais, je lui faisais faire plein d’exercices.
On a quasiment passé le brevet des collèges ensemble. C’est moi qui préparais toutes ses fiches et il n’avait plus qu’à les lire plusieurs fois.
Passons sur la phase des révisions où il était allongé tête en bas et pieds en haut sur le canapé avec ses fiches dans les mains, en mode:
« Je bosse là! ».
Il a finalement obtenu le brevet avec mention AB.
Je n’ai jamais été aussi fière de lui! Je savais qu’il en était capable. Il fallait juste le pousser et l’encourager un peu. (Beaucoup.)
On était donc passé de la menace d’orientation au brevet avec mention et un passage en seconde générale.
Je pense qu’il a eu un début de déclic à ce moment-là.
Il est donc entré au lycée en pensant que, finalement, c’était plutôt chouette d’avoir de bons résultats.
3- Les années lycée: de la seconde au passage du bac.
L’entrée au lycée a marqué un tournant au niveau de sa maturité.
Enfin, un tournant relatif car sous ses airs de grand garçon, c’est un bébé. Il en joue d’ailleurs beaucoup avec moi et je le laisse faire car cela m’amuse.
Cette année là, j’ai sorti toutes ses affaires scolaires de sa chambre et tout rangé dans le salon. Ainsi, je l’avais sous les yeux et pouvais voir ce qu’il faisait réellement. (Ou ne faisait pas, cela dépendait.)
Il n’aimait toujours pas travailler mais il aimait avoir des bonnes notes.
Il y avait du progrès donc! En effet, il fréquentait des copains qui avaient de très bons résultats, et quoi que l’on en dise, l’influence des autres existe bel et bien à cet âge-là.
Il s’est alors rendu compte qu’il fallait un minimum coopérer.
Je crois surtout qu’il a commencé à avoir un peu plus confiance en lui.
Car, au final, dans notre tandem infernal, j’étais bien la seule à être persuadée qu’il pouvait accomplir de grandes choses.
Cette désinvolture cachait, à mon sens, un manque de confiance en soi. Il n’y avait pas que ça mais c’est plus facile de se mettre en position d’échec que de faire vraiment l’effort d’y arriver. C’est un genre d’auto-sabotage histoire de se donner un peu raison.
Vous savez, le principe du:
« Je ne suis pas capable, alors je ne fais rien, comme ça je suis sûr de ne pas me tromper! »
Parfois, il se décourageait même si sa mauvaise foi n’avait pas de limite.
« Tu vois pas que je travaille mais que je n’y arrive pas?! »
« Heuu..Non, je ne vois pas justement! S’asseoir à une table en se levant toutes les deux minutes pour aller chercher un soda, puis ensuite des biscuits; et refaire une pause pour envoyer des Snaps, ce n’est pas travailler! »
Je crois qu’il avait tendance à confondre le fait d’être en face de ses classeurs pour leur tenir compagnie avec le fait d’apprendre ses leçons.
Je ne parle même pas de ses excuses moisies pour ne pas bosser.
La plus improbable ayant été:
« Zut, je ne peux pas finir mes devoirs, il n’y a plus de bière! »
Je rassure tout le monde, il ne buvait pas de bière en faisant ses devoirs 😁
En fin de seconde, la grande question du choix de la filière s’est posée. Je pensais qu’il était fait pour aller en ES car ses résultats en maths n’étaient pas très bons. Mais, s’étant pris de passion pour la physique, il a voulu aller en 1èreS.
4- L’année de 1èreS et le bac français.
Charles avait toujours les mêmes amis et je pense qu’ils se motivaient les uns les autres.
Les maths posaient toujours problème car il n’aimait pas trop ça; il faisait du travail sélectif.
Il bossait les matières où il avait des facilités et laissait les autres de côté, sous prétexte qu’il n’y arrivait pas.
En définitive, sa technique a permis qu’il fasse une année plutôt bonne; mais toujours sans en faire trop. Il se contentait du minimum syndical.
Cette année là, je lui ai fait donner ses premiers cours particuliers de maths. Il devait réussir à rattraper ses lacunes pour envisager la terminale plus sereinement.
Il y avait le bac français aussi.
Ses révisions du bac français ont été un vrai sketch!
Je devais en permanence tout vérifier, lui ranger ses classeurs et m’assurer qu’il avait tous ses textes à jour pour ses (ré)visions.
La veille de son oral du bac français, je l’ai entrainé dans les conditions de l’examen avec tirage au sort d’un texte. Il est précisément tombé sur ce texte le jour du bac!
Comment voulez-vous que cela lui donne envie de travailler davantage?
Au final, il a eu 18 points d’avance et est passé en terminale S sans problème.
5- L’année de Terminale S: l’année de Parcoursup et du bac.
J’ai envisagé cette année scolaire différemment.
Je ne lui ai plus fait ses fiches, j’ai pris un prof de maths particulier toute l’année et je ne l’aidais que sur demande. Il fallait qu’il soit un peu plus autonome mais il fallait surtout que cela vienne de lui. Et cela a été le cas.
Il a enfin émis le souhait de travailler par lui-même et de s’organiser.
Il commençait tout simplement à reprendre confiance en lui.
Bien sûr, je vérifiais toujours s’il bossait, ses affaires scolaires étant restées dans le salon; mais il se gérait seul.
➤ Parcoursup, la plateforme de l’angoisse.
Pour choisir son cursus post-bac, il faut s’inscrire sur la plateforme de l’angoisse: Parcoursup!
L’élève doit y faire une vingtaine de vœux et autant de sous-vœux en croisant les doigts pour obtenir ce qu’il désire.
Il croise d’autant plus les doigts quand son parcours scolaire n’a pas été linéaire.
Sont pris en compte, les résultats de l’année de première et les deux premiers trimestres de terminale.
Je lui ai donc un peu mis la pression au niveau de son orientation car il ne fallait pas se louper là! Mais pas une pression pesante. Une pression constructive.
Il a eu une vraie prise de conscience sur son avenir mais son naturel revient toujours très rapidement et très fréquemment.
Il préfère jouer de la guitare durant des heures ou faire de la moto que de se plonger dans ses classeurs.
Trois semaines avant la clôture des notes sur Parcoursup, il s’est mis à bosser comme un malade pour rattraper deux ou trois coquilles et faire remonter ses moyennes.
Le choix de son orientation.
Charles était un peu dans le flou au sujet de ses vœux. Choisir ce que l’on va faire de sa vie à cet âge-là, c’est compliqué. Surtout quand votre destin passe dans la moulinette Parcoursup.
Après beaucoup de discussions et de recherches avec lui, nous avons vu que Parcoursup proposait le concours Puissance Alpha permettant (si on le réussit) d’entrer en prépa intégrée d’école d’ingénieur.
Charles a voulu s’inscrire à ce concours. Je l’ai soutenu et encouragé dans ce sens car il semblait déterminé. Fin avril, son père l’a donc accompagné à Aix en Provence pour le passer.
Sur Parcoursup, il faut jouer la stratégie et ne se fermer aucune porte. Alors il avait fait aussi plein d’autres vœux pour avoir un plan B, un plan C et un plan Z, au cas où!
Nous avons eu les résultats de Parcoursup en mai.
Il a obtenu 19 vœux. (En gros, quasiment tous les vœux qu’il voulait vraiment.)
La très bonne surprise est qu’il a réussi le concours Puissance Alpha et a été admis dans 15 prépa.
Voilà comment mon fils d’amour qui m’a rendue totalement chèvre durant tant d’années, sera élève ingénieur en septembre prochain.
Reste à obtenir le bac car ce serait dommage de le louper maintenant. Mais pour l’obtenir, il faut un minimum le réviser!
➤ Les révisions du bac.
Les révisons du bac et Charles, c’est tout un poème!
Je ne vais pas me plaindre car il a appris à travailler seul, ce qui est déjà pas mal.
Mais depuis qu’il s’est réellement plongé dans la phase de révisions, je garde un oeil sur lui. Je lui ai suggéré de faire un planning sur ordi et de s’y tenir. Savoir où l’on va, est toujours rassurant.
Je sais que la réussite à son concours l’a beaucoup motivé mais il a des rechutes de flemmardise assez récurrentes.
Comme ces trois derniers jours où il avait décrété qu’il ne voulait plus réviser l’histoire car cela n’était plus utile. Ben oui, arrêter une matière entière à une semaine du bac, c’est un concept!
Ou encore sa théorie sur SVT qui serait, selon lui, une sous-science et ne servirait donc à rien. Une sous-science coefficient 6, ça fait cher la matière si on se plante! Dans ces moments-là, je le recadre.
Ou bien, hier, quand il a eu une subite envie d’être serviable;
« Maman, je descends à la pharmacie chercher tes médicaments vu que j’ai oublié hier en sortant de cours. »
Ou une subite envie de se faire beau;
« Bon, ben je peux aller chez le coiffeur alors? »
Ne parlons pas de ses tentatives d’escroqueries;
« Au fait, mon pote m’invite à un apéro-révisons ce soir, je peux y aller? »
Parce qu’en plus c’est un petit comique! Des révisions entre deux boissons alcoolisées, c’est une idée de génie ça!
Le tout en une heure de temps!
Il est usant, car lorsqu’il n’a pas envie, il se cherche toutes les excuses pour ne rien faire.
En plus, Il a une capacité innée à vous faire croire qu’il révise alors qu’il fait tout autre chose. Un casque sur les oreilles, soi-disant pour ne pas entendre de bruit, et vous réalisez qu’il est en fait en train de regarder des vidéos ou d’écouter de la musique.
Je sais qu’il m’arnaque souvent et c’est presque devenu un jeu entre nous.
En revanche, je l’encourage toujours à viser le meilleur. Car je sais qu’il est capable du meilleur. Et je ne manque jamais de le lui rappeler.
Il n’a pas encore compris comment j’arrivais à déceler ses tentatives de mensonges ou autre subterfuges pour me donner l’illusion qu’il tient son planning de révisions du bac.
La réponse est simple: je l’observe, je le regarde vivre et je le connais par coeur.
Je lui ai coupé internet dans sa chambre depuis plusieurs semaines, sinon je sais qu’il va passer plus de temps sur ses jeux vidéos que sur ses maths ou sa physique. Il n’a plus cherché à récupérer sa connexion. C’est le signe ultime pour moi qu’il est dans l’optique de la réussite de son bac.
6- En bref.
Son conseil de classe est passé et il a eu « avis favorable » pour l’examen. Son cas a fait débat et il a loupé l’avis très favorable de peu. Cette année, il a eu des profs géniaux qui ont vraiment cru en lui et cela a beaucoup joué sur sa motivation. Il avait enfin réussi à casser son image d’élève qui s’en fiche, qui chahute et qui ne fait rien. (Une réputation se fait vite mais se défait très lentement.)
On est bien loin de l’élève qui n’avait envie de rien faire; je dirais même que l’on revient presque de l’espace.
Il est d’ailleurs très angoissé; il a commencé à me faire des crises d’angoisse.
Je l’encourage à viser la lune mais pas à se rendre malade. Je reste donc à l’écoute de ce qu’il ressent car c’est un grand sensible. C’est un artiste en fait.
Bref, lundi mon fils passe son bac et je vais mentalement le passer avec lui.
Cela clôturera toutes ces années à le pousser à se dépasser et à surpasser son aversion pour une quelconque forme d’autorité. Car lorsque le goût de l’effort n’est pas chose innée, passer un examen est un vrai dépassement de soi. Je le vois à son état de fatigue actuel.
Je sais qu’il manque encore de confiance en lui mais je reste convaincue que mon petit chéri me réserve de belles surprises.
Et quels que soient les résultats du bac, ma plus grande réussite aura été d’entendre de sa bouche:
« C’est grâce à toi maman si j’en suis là ».
Et vous? Vos enfants sont comment?
9 Comments
Noémie
Bonjour, cela fait presque cinq ans que vous avez rédigé ce billet (pendant qu’il passait sa première épreuve du bac ?)
Mais aujourd’hui il m’apporte énormément de réconfort.
J’ai pu me reconnecter avec mon envie profonde d’aider mon fils à préparer son bac de français, alors que mon entourage me conseillait de laisser tomber, de le laisser se planter, pour lui apprendre les conséquences de son manque d’entrain, gna gna gna.
Les passages sur votre persévérance face à son manque de confiance en lui m’ont permis de refaire le lien avec mon intuition profonde de lui donner les moyens. Pas de faire à sa place, mais de l’accompagner ; pas de le gronder et de le conduire à se dévaloriser encore plus, mais lui donner les clés, les outils pour qu’il puisse être lui-même le maître de sa réussite.
Je sens bien qu’il a besoin que je croie en lui, notre relation est bonne sans être fusionnelle (j’ai trois enfants), mais qu’il a aussi besoin que je le remette sur les rails, que je célébre avec lui les petites victoires qui le feront avancer.
Merci mille fois pour ce témoignage, qui va être le moteur de mon « coaching » et de sa réussite (ou du moins lui permettre de ne pas perdre trop de points) au bac 🤩
Noémie
Marco
Bonjour, dommage que ce billet ne s’adresse qu’aux mamans, ou plutôt aux mères au foyer qui ont du temps et de l’énergie à revendre. C’en est presque culpabilisant pour ceux qui s’en sortent pas. Tant pis pour eux
Carmel
Bonjour,
Ce billet ne s’adressait à personne en particulier, c’est juste un partage d’expérience personnelle. Il n’a donc pas pour vocation de faire culpabiliser qui que ce soit.
Chacun fait comme il peut et du mieux qu’il peut.
Je trouve dommage que vous ayez une image aussi réductrice de la mère au foyer car, croyez-moi, c’est un boulot à temps plein. Il n’y a donc pas de situation parfaite.
Si vous preniez le temps de parcourir un peu le blog, vous verriez que je n’ai ni temps ni énergie à revendre mais que je navigue à vue, comme tout le monde 🙂 J’improvise, je me plante souvent et je recommence. (Et je n’ai pas encore les résultats du bac 😉)
lilie
bonjour,
je viens de lire votre article et j’ai l’impression de voir ma fille (11 ans) et de me voir moi. elle est en cm2 et depuis des années c’est un combat de tous les jours pour le scolaire et le reste. une petite fille extrêmement vivante et pleine d’imagination qui ne se passionne que pour certains sujets et considère comme superflu et particulièrement ennuyeux le travail scolaire. comme votre fils c’est une artiste qui adore le dessin et l’écriture. elle aime écrire mais paradoxalement n’accorde aucune importance à l’orthographe parce que « c’est pas pour être lu par les autres ». elle a d’excellentes notes en classe parce que je la fait réviser et qu’elle a une excellente mémoire mais le nombre de fois où je la trouve en train de lire ou de jouer alors qu’elle est censée faire ses devoirs….j’ai arrêté de compter. là où je retrouve vote fils c’est dans le manque de confiance en soi (j’y arrive pas, je suis nulle, c’est trop compliqué…) mais la joie et la fierté quand elle m’annonce une bonne note.
j’angoisse atrocement pour le collège qui s’approche à grand pas en me disant que les acquis sur lesquels elle se repose ne suffiront pas si le travail personnel n’est pas là. c’est là votre article me donne une grosse bouffée d’espoir et que je me dis qu’on va y arriver et qu’il ne faut rien lâcher. être là pour eux tant qu’ils en ont besoin.
pour rejoindre le premier commentaire, je pense effectivement que votre fils est un petit zèbre comme ma fils qui est en plus TDAH (trouble de l’attention avec hyperactivité).
merci en tout cas je reprends confiance.
Carmel
Je comprends que cela soit difficile, pour être passée par là. Essayez de trouver des alternatives en mêlant ce qu’elle aime faire avec le travail scolaire. Vous me dites qu’elle adore écrire mais que l’orthographe n’est pas trop son truc. Pourquoi ne pas lui proposer des dictées sous forme de jeu avec des textes ludiques trouvés dans des livres qu’elle apprécie par exemple? Pour les devoirs, trouvez le moment où elle est la plus disponible en lui laissant une marge de manoeuvre: « tu as quartier libre encore une heure mais ensuite, on se met au boulot! » Pour l’entrée en 6ème, ne vous en faites pas trop car vous verrez qu’il y a nettement moins de devoirs qu’en primaire. Le travail régulier est largement suffisant (jusqu’en 4è) surtout si elle écoute bien en classe. La confiance en soi est un autre problème: valorisez toujours ses points forts et évitez de ne mettre l’accent que sur les points négatifs, cela fonctionne bien à cet âge-là 😊
Concernant mon fils, comme je l’ai dit plus bas, je ne l’ai jamais fait tester mais si un jour il le souhaite, nous le ferons.
Merci à vous d’avoir pris le temps de me lire et n’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions ou des doutes.
Je vous souhaite une bonne soirée 😊
Stéphane
Bonjour Carmel!
Avez vous pensé a faire passer un test de QI à votre fils.
C’est fou comme je me reconnais en ce témoignage, coté « fils » …
J’ai eu moi-même un parcours chaotique, jamais trop travaillé, jamais brillé et ai fini dans une grande école d’ingénieur…sans forcer..
Je met ma main à couper qu’il est comme vous l’avez avec écrit « Haut potentiel » ou HQI, ou Zèbre….. çà le rend spécial mais c’est pas grave…on vit très très bien avec !
j’ai découvert à 40 ans a que j’avais un Qi de 150 alors que je me considérait comme tout a fait normal. Comme quoi….!
Mieux vaut tard que jamais.
Je lui souhaite une belle réussite et qu’il s’amuse !
Carmel
Bonjour Stéphane!
J’avoue que je ne l’ai jamais fait tester même si cette idée a déjà traversé mon esprit plus d’une fois. Je me suis dit que nous le ferions si un jour c’est une demande de sa part. Je le laisse évoluer à sa guise et j’essaye de rester confiante pour la suite.
Merci d’avoir pris le temps de me lire et de me laisser un commentaire.
Bonne soirée à vous 😊
BRISSET
Une très belle leçon de vie et d’Amour entre une maman et son fils ! Vous êtes une super maman 🙂
Carmel
Merci pour votre commentaire 😊