une vie en Indochine
Coups de coeur,  Style de vie

Une vie en Indochine


Les fans d’Indochine ont tendance à dire qu’Indochine, ça ne s’explique pas, ça se vit.

C’est vrai que c’est difficile d’expliquer ça !

Mais je peux essayer de vous faire un petit retour en arrière du début de ma carrière de fan d’Indochine jusqu’à aujourd’hui.

Et vous verrez que ce groupe m’accompagne à chaque instant de ma vie, sans que je ne puisse vraiment rationaliser ce phénomène. 

Indochine
@Erwin Olaf

Petit retour en arrière. 


J’ai grandi en Corse au sein d’une famille aimante et présente, entourée de ma soeur ainée et de mon petit frère. 

J’ai très peu de souvenirs de ma petite enfance. Les seules choses dont je me souvienne sont l’amour et l’affection dont j’ai bénéficié avec cette sensation étrange de ne jamais être en adéquation avec les autres enfants de mon âge. 

Le monde extérieur m’effrayait. J’étais timide et apeurée par tout ce qui m’était inconnu.  

J’ai un peu grandi dans une bulle de surprotection.

Au fil des ans, j’ai développé une personnalité un peu à part. Je me souviens d’un complet décalage entre moi et les autres. Je vivais l’esprit plein de craintes, d’interrogations et de phobies.

À l’âge où l’on doit être insouciant, j’étais en proie à des angoisses dont je ne parlais à personne tant cela me semblait dingue !

J’étais complexée car je ne pensais pas correspondre aux critères physiques du moment.

Une vie en Indochine

1985: la découverte d’Indochine.


En 1985, j’ai fait une rencontre qui a changée ma vie et qui m’accompagne encore aujourd’hui.

Ma soeur, beaucoup plus dégourdie que moi, qui plaisait beaucoup, quand moi je me sentais invisible, écoutait un tout jeune groupe à la mode: Indochine.

Ce fut une découverte incroyable, une révélation. 

Un chanteur maquillé avec les cheveux longs, des paroles chocs, ce groupe m’attirait comme un aimant.

Il représentait tout ce que je n’osais pas et il était tout ce que je n’étais pas. 

Il cassait toutes mes barrières morales, et je dois avouer qu’à l’époque, je suis tombée « amoureuse » de ce chanteur androgyne: j’avais 12 ans.

Mes parents étaient quelque peu perplexes face à cette admiration sans limite que j’avais pour ce groupe. D’autant qu’écouter des chansons qui parlent de sexe et d’homosexualité alors que je n’avais encore jamais embrassé un garçon paraissait un peu décalé.

Et j'aime cette fille aux cheveux longs
Et ce garçon qui pourrait dire non


3ème sexe - Indochine

Une curiosité qui se transforme rapidement en un amour impalpable. 


J’ai commencé à me forger une personnalité à l’image de mon groupe. Ma chambre, entièrement recouverte d’affiches et mes habits de badges, affichaient mon appartenance à cette caste: les fans d’Indochine. 

Au fil des mois, je n’avais plus qu’une obsession: les voir sur scène.

À 12 ans, c’est un peu étrange, mais je ne me l’explique pas.

Mes parents me laissent les voir pour la 1ère fois lors de l’été 1986 au Pharo à Marseille sur la tournée « l’été Indo ». 

Je suis euphorique, sur une autre planète et je comprends, ce soir là, qu’Indochine fera désormais partie de ma vie.

@Erwin Olaf

L’adolescence accompagnée par Indochine.


Je grandis, je deviens une adolescente qui ne s’intéresse pas vraiment aux garçons car, à mes yeux,  personne n’arrive à la cheville de Nicola.

Je vis ma passion à fond, je m’inscris au fan-club et mes parents me laissent assister aux concerts du moment que je ramène des bonnes notes. 

Hyper motivée, je suis une bonne élève pour poursuivre mon rêve.

J’assiste à la réunion du fan club à la Cigale à Paris où j’approche un peu plus Nicola pour la première fois, mais lui, ne me voit pas.

Je suis accompagnée de ma mère qui déambule dans le quartier de Pigalle en se demandant ce qu’elle fait là 😃

À presque 15 ans, je commence à porter un peu d’interêt aux garçons. Mais le flirt en tant que tel ne m’intéresse pas. Je cherche déjà l’amour et le romantisme. Je suis définitivement en complet décalage avec tous ces jeunes qui collectionnent les conquêtes alors que j’ai une vision totalement idéalisée de l’amour.

En 1987, la seule chose qui m’intéresse vraiment est la sortie du 4ème album d’Indochine, « 7000 danses », qui sonnera le glas de l’état de grâce de ce groupe tant adulé.

Une nouvelle tournée (Tour 88) démarre avec la promesse parentale d’y assister.

Les concerts parisiens, initialement prévus pendant les vacances scolaires, sont décalés et je pleure tellement que mes parents cèdent: le 23 février 1988, ma mère et mon parrain m’accompagnent au zénith de Paris au prix de cours séchés et d’interros zapées.

Je rentre à Ajaccio aphone, des étoiles plein les yeux et heureuse.

Les yeux fermés
L'âme envoutée


7000 danses - Indochine

La traversée du désert médiatique d’Indochine des années 90.


Indochine entame, dans les années 1990, une traversée du désert, tant sur le plan médiatique qu’au niveau des ventes de disques. Mais moi je suis toujours la même. 

Je me souviens du 3615 Indo où je passais des heures à lire ce que Nicola publiait. Il parlait avec ses fans mais je n’osais jamais lui écrire. Un des fans rejoindra d’ailleurs le groupe et en deviendra le pilier quelques années plus tard. 

J’ai 17 ans, je vis mes premières amours. Les garçons me regardent, mais moi je vis une passion, une histoire d’amour au delà du réel.

En 1990, l’album « Le baiser » parle d’amour, de ruptures et toujours ce sentiments étrange que ces chansons ont été écrites pour moi. Les paroles se font écho dans ma tête et dans mon coeur car je m’y reconnais, je les ressens au plus profond de moi.

Je voudrais juste me coucher, dormir contre toi
Je ne te toucherai pas, juste m'endormir avec toi


Les plus mauvaises nuits - Indochine

Enfin libre !


En 1991, bac en poche, je suis étudiante à Aix en Provence, libre d’aller où je veux. 

J’assiste à un concert à Lyon au transborder le 25 mai 1992 et un autre à Vitrolles, le 26, pour la tournée « Un jour dans votre ville ».

Indochine fête ses 10 ans de carrière et, malgré un silence médiatique total, le public est toujours là. Je suis toujours là… La bonne élève au fond de la salle…

Les membres du groupe commencent à partir et, en 1995, l’album « Un jour dans notre vie », album ovni dans le paysage musical de l’époque (les années boys band) passe totalement inaperçu au sein du grand public, mais pas pour moi…

Le compositeur principal quitte le groupe, plus personne ne parle d’eux mais moi, je sais qu’ils existent encore.

Cet album parle de sujets aussi divers que le sida, la drogue ou l’espoir d’une gloire retrouvée. Ce qui a pris aujourd’hui tout son sens. 

Et tu verras
Qu'un jour dans notre vie
On nous illuminera
Qu'un jour dans nos esprits
Le rêve continuera...


Un jour dans notre vie - Indochine

Je l’écoute en boucle. Il me parle et il donne du sens à certaines périodes de ma vie.


Indochine n’est pas mort et il a encore tant à dire et à partager !


En 1997, ma maitrise de sciences économique en poche, sort l’album « WAX » avec un groupe refondé, et l’avenir qui s’ouvre à moi.

Cet album marque un virage total dans leur style et dans ma vie: je vais découvrir le monde du travail, enfin ! 

J’ai adoré cet album dès la première écoute. Leur univers semble s’affirmer et explorer d’autres horizons, un peu comme moi finalement.

Tout au long de cette décennie, ils m’ont aidée à surmonter des épreuves telles que le décès de mes deux grand-pères ou des ruptures amoureuses plus ou moins importantes.

Il y a toujours un air ou des paroles qui me touchent et qui collent à mon état d’esprit du moment.

Viens le désir dans nos veines 
Je voudrais encore que tu m'aimes
Oui avant que tu me dises
Je voudrais encore que tu me brises

Kissing my song - Indochine
Une vie en Indochine
@NOESIS

Les prémisses d’un retour sur le devant de la scène.


L’album « Indo-live » issu de la tournée du « Wax Tour » marquera le début du retour médiatique du groupe malgré l’échec de l’album studio.

Je sens qu’il se passe quelque chose mais encore impossible de dire quoi.

En février 1999, pendant l’enregistrement de l’album « Dancetaria », Stéphane Sirkis, le jumeau de Nicola, décède. 

Un choc et une peine immense…

J’en ai pleuré pendant des jours. (Ce que mon petit ami de l’époque n’a jamais compris et je pense, entre autre, qu’il me quittera quelques mois plus tard car je devais être un peu trop « étrange » pour lui.) 

Je me souviens de cette anecdote, amusante avec du recul, où tous mes proches m’ont téléphonée pour savoir comment j’allais suite à ce décès. Comme si j’avais perdu un parent. Car j’avais bel et bien la sensation d’avoir perdu un membre de ma famille…

Cela prouve bien qu’à leurs yeux, je suis un peu indissociable d’Indochine.

À la sortie de « Dancetaria » je vis un chagrin d’amour; nous sommes en août 1999.

Je pars sécher mes larmes à Paris, mon album sous le bras, pour assister à une séance de dédicace au Virgin Mégastore: La première fois que Nicola me fera la bise…(et la dernière). J’étais si impressionnée qu’aucun son n’a pu sortir de ma bouche…Alors je suis repartie avec mon album signé, sans dire un mot mais juste heureuse.

Toi, console-moi, 
Garde-moi encore une nuit si tu as l'envie,
Prends-moi encore,
Enlève-moi une autre nuit...

She Night - Indochine

En décembre 1999, je rencontre Marc, mon futur mari. 

Il est très vite au courant de ma passion car je pars quelques jours plus tard, le 17 décembre 1999, au Zénith de Paris sur la tournée « Dancetaria Tour » pour un concert inoubliable. Un concert sur fond de deuil et d’hommage à Stéphane.

Mon coeur vibre toujours autant et mon groupe n’est pas mort !

Marc n’a pas fuit, ce qui était plutôt bon signe 😃 Je pensais que je ne devais plus jamais jouer un rôle pour garder un garçon et qu’il fallait m’accepter comme j’étais. Et c’est ce qu’il a fait.

Indochine - paradize
@Isabelle S

Les années 2000 et la résurrection d’Indochine.


Marc m’emmène à Paris en février 2000 pour assister à un concert acoustique en hommage à Stéphane à la Maroquinerie.

Nous sommes installés ensemble et le 1er janvier 2001, je donne naissance à notre premier enfant, Charles.

En 2002, Indochine sort de la pénombre avec l’album « Paradize ». Je dirais même qu’ils prennent une sacrée revanche en vendant plus d’un million d’albums et autant du single « j’ai demandé à la lune ». 

Mon fils connaissait les paroles par coeur du haut de ses 18 mois.

Je me marie en septembre 2002 et le 29 novembre, j’assiste à un concert triomphale au Nikaia à Nice sur le « Paradize Tour II. » 

J’ai l’immense chance que mon mari me comprenne, ou du moins ne me juge pas, et me laisse vivre ma passion.

Je suis mariée, mère de famille et un peu groupie. C’est un concept ! 

Et tu seras
La suite de ma vie
Ainsi soit-il


Mao-Boy - Indochine

Une carrière de groupie sur pause.


En 2004, ma vie prend un drôle de tournant avec la naissance de ma fille Sarah et tous ses problèmes de santé.

Je me retrouve alors confrontée au monde des adultes auquel je ne pensais même pas appartenir, en proie à des choix impossibles et des doutes affreux.

Nous affrontons ces épreuves avec mon mari, main dans la main. Et quand sort « Alice & June », en 2005, je ne sais plus trop où j’en suis.

Toute ma vie est entre parenthèse. J’ai arrêté de travailler pour m’occuper de ce bébé si fragile et, là encore, je me réfugie dans mes chansons…..Les journées sont parfois plus douces comme ça.

J’annule d’ailleurs un concert à Nice car ma fille est hospitalisée en urgence. Mais qu’importe il y en aura d’autres !

Je passe une sale période, tout se bouscule dans ma tête. Il faut faire des choix pour notre fille; je ne sais jamais si je fais bien ou mal. J’écoute ces albums en boucle, bien souvent en larmes car chaque mot me ramène d’une manière ou une autre à un évènement personnel.


Ma bulle de surprotection a disparu.


En 2007, je perds ma grand-mère et je tombe malade. Un mal de tête qui ne me quittera plus: une double névralgie d’Arnold et une Fibromyalgie.

La maladie s’est définitivement invitée dans ma vie et dans ma famille mais elle ne chassera pas la musique, jamais ! 

J’écoute Indochine et m’accroche à l’idée de pouvoir les revoir un jour sur scène, tout en me disant qu’avec une vie aussi compliquée cela va être un peu difficile. 

Alors je laisse faire le temps.

Et 1, 2, 3 Alice est née au pays des cauchemars
Je voudrais juste la rassurer
Et 1, 2, 3 Alice est tombée dans un trou noir
Je pourrais peut-être la sauver


Alice & June - Indochine
Une vie en Indochine
@NOESIS

2009: je repars sur les routes avec le Meteor Tour.


En mars 2009 sort « La République des Météors » avec l’annonce du Stade de France et une tournée gigantesque.

Indochine doit faire le prélude à l’Olympia le 26 juin 2009. Seulement, les places sont comptées.

Je ne sais pas pourquoi mais, après toutes ces années sombres, je sens que ce concert est vital pour moi.

Grace à Marc, j’obtiens les précieux sésames et ma carrière de groupie va officiellement recommencer à ce moment-là. Que c’est bon de les retrouver après 7 longues années sans les voir ! Ce soir-là, je sais que j’ai plus que jamais besoin de cette énergie dans ma vie.

Étant suivie sur Paris pour mes problèmes de santé, on s’arrange pour prendre mes rendez-vous médicaux aux même dates que les concerts.

Et grâce à une logistique familiale sans faille, je fais la tournée du « Météor tour »: 5 concerts magiques: le prélude, la tournée (Nice), le stade de France,  Bercy et le Grand Rex.

J'arrive au bord du lac,
j'aimerai bien que tu sois là
C'est juste un endroit à moi,
j'aimerai bien que tu le vois


Le lac - Indochine

Indochine: une affaire de famille.


Mon mari assiste à chaque concert avec moi et même notre fils sera de la partie, au stade de France, le 26 juin 2010, à Bercy et au Grand Rex. Il adore Indochine et du haut de ses 10 ans, il ne veut pas en louper une miette.

Je sais que ces moments de bonheurs volés au milieu de ma vie sont vitaux. Ils représentent une vraie bouffée d’oxygène. Dorénavant, Indochine est devenu une affaire de famille car j’ai embarqué tout le monde dans mon univers.

Indochine n’est plus le paria des médias mais le groupe qu’il faut avoir vu sur scène au moins une fois.

Pour fêter ce nouvel état de grâce, Indochine offre à ses fans deux concerts au Zénith de Paris en février 2012 sur le thème « Paradize + 10 ». J’assiste au concert du 2 février avec mon mari et mon fils. L’émotion est intacte.

Toujours cette communion, ce sentiment de légèreté et cette joie immense de ne penser à rien d’autre que de se laisser transporter par des notes de musique.

Quelques mois avant mes 40 ans, le 11 février 2013, sort « Black City Parade ».

Toujours à l’affut et aux premières loges de leur actualité, je scrute la moindre date qu’il me sera possible de faire.

Le 30 novembre 2013, nous partons tous les quatre au Dôme à Marseille. Ce sera le premier concert de Sarah.

Ma fille a, à présent, deux contrôles médicaux par an sur Marseille.

En mars 2014, deux jours avant ses examens médicaux, Indochine annonce un concert gratuit à la Cigale à Paris.  Je sais que je vais au Stade de France le 27 juin mais ce petit concert « intime » me tente énormément. 

Une fois rassurée sur l’état de santé de ma fille, je monte sur Paris sans même savoir si j’aurai des places. 

Ce jour-là, j’ai été interviewée en direct par BFMTV et d’autres journalistes présents pour couvrir l’événement. Moi, la fan de l’ombre, celle que personne ne remarque jamais, et, qui est pourtant là depuis le début; je me retrouve promue au rang de porte parole des fans d’Indochine, l’espace d’une journée.

Une vie en Indochine

Concilier ma vie de maman et ma vie de fan.


À présent, ma vie tourne entièrement autour de mes enfants. Ma fille est différente et la différence ne plait pas. 

L’année scolaire 2014 se déroule dans la douleur et les larmes de ma fille. Elle subit beaucoup de harcèlement à l’école.

À ce moment-là, Indochine sort College Boy. J’ai de nouveau cette sensation que leurs chansons me collent à la peau quoi qu’il puisse m’arriver. 

J'aime pourtant tout leur beau monde 
Mais leur monde ne m'aime pas
C'est comme ça...

College Boy - Indochine

Je n’ai plus qu’une hâte c’est que l’école ferme ses portes et que nous puissions avoir un peu de répit. 

Répit que je trouverai l’espace d’une soirée, le 27 juin 2014 au Stade de France, accompagnée de mon fils.

Je ressors de ce concert dans un état second, hébétée par ce que je viens de vivre. Je n’arrive même pas à trouver les mots pour exprimer ce que j’ai pu ressentir.

Mais je pense que, pour moi, la tournée s’arrête là. Il n’y aura pas d’autres dates que je puisse faire sur le Black City Tour.

Enfin, c’est ce que je pensais jusqu’à l’annonce de la tournée des clubs européens. Je pars alors à Anvers, le 17 avril 2015, avec mes amies, mes copilotes de concert.

Un concert intense et intime… Une nouvelle fois, Indochine m’a transportée au delà de ma réalité. 

Je crois ne plus les revoir avant la sortie du prochain album, aucun concert n’étant prévu.


Les attentats et l’annonce d’une tournée des festivals.


Les attentats en France changent la donne: une tournée des festivals est annoncée pour l’été 2016.

Je réussis à convaincre mon mari de partir avec moi à Carcassonne le 15 juillet 2016.

Nous réservons notre séjour durant les vacances de noël, un merveilleux cadeau !

Nous prenons le bateau le soir du 14 juillet, au départ d’Ajaccio, avec une tempête mémorable durant la traversée.

Arrivés à Marseille, nous apprenons qu’il y a encore eu un attentat à Nice. Le concert est tout de même maintenu et nous assistons à une soirée un peu surréaliste où la peur, la peine et l’horreur se mêlent à la joie de les revoir.

L’arrivée du groupe avec le discours du Maire et la minute de silence nous rappellent que plus rien ne sera comme avant… C’est le concert le plus difficile auquel j’ai assisté mais le groupe fera tout pour mettre de la joie là où il ne semblait plus y en avoir. J’imagine à ce moment là que cet exercice doit être extrêmement compliqué et douloureux.

Je me faufile dans la fosse, seule au milieu du monde. Les yeux fermés, je me laisse transporter.

Je fais le plein d’ondes positives pour les mois à venir.

Moi Je veux vivre encore plus fort.

Marilyn - Indochine

La rencontre avec Indochine.


Cependant, une idée ne me quitte pas: je rêve d’un selfie avec Nicola et le reste du groupe. Au bout de 30 ans, ce serait juste une consécration.

Après une bonne nuit de sommeil, je retourne devant l’hôtel où le groupe séjourne. La ville est si petite qu’il était impossible de ne pas savoir où il se trouvait.

J’ai donc squatté le banc d’en face jusqu’à la rencontre. Ce jour-là, j’ai provoqué la chance et je pense juste que c’était enfin mon heure, mon moment.

Nicola sort de l’hôtel et se dirige vers le groupe de fans présents. Il se prête aux selfies avec humilité et bonne humeur. J’ose enfin lui adresser deux mots. Je lui dis que son discours de la veille était très beau et il me remercie. Il semble presque intimidé et nous demande si le concert était bien, malgré tout.

J’ai l’impression que le temps s’est arrêté et que je vis un rêve éveillée.

J’attends mon tour, je n’ose pas lui parler davantage. Je fais juste mes photos pour immortaliser ce moment irréel.

J’ai réalisé mon rêve, je suis heureuse, nous pouvons repartir et prendre notre bateau. (Que nous avons failli louper, mais cela n’aurait pas été si grave au fond.)

Je ne réalise toujours pas que j’ai approché mon idole. Lui ne s’en souviendra pas mais cela restera un grand moment de ma vie.

C’est dingue de penser que nous ne sommes rien pour une personne qui représente tant à nos yeux. Cela peut porter à rire ou sembler ridicule quand on y réfléchit… Mais surtout, cela ne s’explique pas, une fois de plus.

De retour à Ajaccio, j’ai été la seule à être retweetée par Nicola. (Oui, je ne twitte que pour Indo  😃)

J’ai la sensation d’être enfin sortie de ma petite grotte, l’espace de 24 heures.

Inconsciemment, je ne peux m’empêcher de penser que ces 30 années à ne pas les avoir lâchés, à les avoir suivis dans mon coin, sans jamais rien attendre en retour, sans jamais rien demander, ont fini par m’octroyer le droit d’exister en tant que fan que personne ne connait.

Nicola ne sait même pas que j’existe et je n’ai jamais rien fait pour qu’il le sache. 

Mais c’est aussi ça être fan: se faire oublier sans jamais oublier pourquoi on les aime.

Une vie en Indochine
@Erwin Olaf

L’ÈRE « 13 ».


En mai 2017, Indochine commence à teaser son retour sur le devant de la scène.

Je réalise que depuis 2009, il n’y a pas une année où je n’ai pas vu un concert. Je commence à penser que 2017, sera celle où je ne les verrai pas. L’album n’est pas encore sorti et aucune tournée n’est annoncée pour le moment.

En quelques semaines, tout se précipite et « La vie est belle » débarque sur les ondes avec des dates à l’AccorHotels Arena de Paris suivies d’une tournée.

La vie est belle et cruelle à la fois, elle nous ressemble parfois
Moi je suis né pour n'être qu'avec toi
La vie est belle aussi belle que toi, elle te ressemble parfois
Moi je suis né pour n'être qu'avec toi


La vie est belle - Indochine

L’album « 13 ».


La sortie de « 13 », en septembre 2017, m’a provoquée une onde de positivité et d’amour que je n’avais pas connue depuis bien longtemps. Pour preuve, les larmes qui ont coulées au son des premières notes de la première chanson. Il est de très loin un de leur meilleur album qui regroupe tout ce qui fait que je les aime autant !

Ils ont fait un truc plutôt audacieux: un retour aux fondamentaux tout en y ajoutant la modernité des années 2010. 


Un monde idéal.


J’adore l’idée qui a été créée autour de ce disque. Ce monde ne nous plaît pas vraiment tel qu’il est alors on va en imaginer un nouveau avec un gouvernement imaginaire; les petites filles sur la pochette forment ce nouveau gouvernement dans ce nouveau monde. 

Un monde ancré dans la tolérance d’accepter les différences. Un monde idéal où la différence deviendrait la normalité. 

Malgré toutes les horreurs qui nous entourent, la vie est quand même belle dans notre bulle, celle que nous nous créons avec notre amour, avec nos ami(e)s et ensemble, rien n’est grave puisque l’on s’aime !

On apprivoise nos remords et nos regrets et on les aime car ils font partie de nous. Mais regardons le futur ensemble car seul on va plus vite, mais à plusieurs ou à deux, on va tellement plus loin ! 

Au final, seul l’amour (au sens large) nous sauve et nous rend pleinement heureux.

C’est comme ça que je l’ai interprété et j’ai de suite aimé cette idée car c’est comme ça que je vis et que j’ai toujours vécu.

Indochine a de nouveau réussi à me transporter dans son monde, celui dans lequel je me sens bien. 

Toi, je te crois  
Même si tout va mal
Rien n'est grave avec toi

2033 - Indochine
une vie en Indochine

Le 13 Tour en famille.


Sarah a de suite adoré cet album et elle a émis le souhait de participer aux futurs concerts que j’allais faire.

C’est marrant car j’ai l’impression d’avoir transmis un peu de ma passion à mes enfants, comme un genre d’héritage.

En octobre 2017, j’ai gagné un concours pour assister à un concert au Trianon filmé pour France 2. En deux jours nous étions dans l’avion, le 13 Tour était officiellement lancé pour moi.

S’en est suivi un concert à l’AccorHotels Arena en famille en février 2018, un concert à Lille en mai et un autre AccorHotels Arena en novembre 2018.

J’ai clôturé le 13 Tour en même temps que le groupe, le 22 juin 2019 au Stade Pierre Mauroy de Lille pour les 60 ans de Nicola avec ma fille et mon mari.

5 concerts sur une même tournée, c’est plus que ce que j’aurais espéré. 


Pour conclure.


Il n’y a pas un jour sans que je n’écoute au moins une de leur chanson, peu importe de quel album. 

Une fois par an, j’ai besoin d’assister à un concert pour reprendre mon souffle.

Je suis heureuse de ce que la vie m’a offert et je suis heureuse à l’idée de continuer à les suivre le plus longtemps possible.

Lorsque l’aventure Indochine s’arrêtera, il restera les albums, les DVD et les souvenirs.

Je sais que ce jour arrivera où Nicola annoncera l’ultime album du groupe. 

Je vais avoir 46 ans, je suis maman, épouse et fan d’un groupe depuis l’âge de 12 ans.

C’est curieux ou dingue pour certains, mais Indochine et moi sommes une entité; mes proches pensent toujours à moi lorsqu’ils entendent Indochine.

Je ne pourrais jamais vivre sans Indochine dans ma vie (toutes proportions gardées évidemment, ma famille étant sur une toute autre échelle de valeur). 

J’ai grandi avec eux même si moi je crois que je suis encore toute petite car mon mari a recréé ma bulle de surprotection en prenant soin de moi et en m’aidant à vivre ma passion malgré tout.

Je crois que c’est ça, être fan.

On m'avait dit que toutes mes peurs disparaitraient. 
Et moi la nuit, je rêvais d'une vie incroyable.

Song for a dream - Indochine

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