Bilan de notre début d’année scolaire avec le CNED

---

Ma fille, Sarah, a fait sa rentrée des classes en 3ème avec le CNED en septembre. C’est notre 4ème année de cours à la maison pour des raisons que j’évoque ici et ici. Au moment où j’écris cet article, les vacances de la Toussaints commencent. ( Oui, je dis toujours vacances de la Toussaints, un reflex de vieille 🙃) Je trouvais que c’était le bon moment pour faire un petit bilan de notre début d’année scolaire avec le CNED.

Je le fais maintenant car les évènements récents risquent de modifier considérablement nos petites habitudes. 

---

La rentrée des classes décalée d’une semaine.

---

J’ai été obligée de décaler la rentrée des classes d’une semaine car Sarah passait ses tests au CRA ( centre de ressources autisme ) du 2 au 6 septembre. 

Autant dire que je n’étais pas très motivée pour recommencer une année scolaire.

J’étais plus dans l’attente des résultats du CRA que dans le bain des leçons de physique, SVT et autres réjouissances.

Malgré mon manque d’envie, j’ai tout de même préparé un planning un peu approximatif des journées qui nous attendaient.

Pour vous donner une idée, je vous montre une semaine « type » de ce que nous faisons à la maison. 

---

Débuts difficiles et remises en question. 

---

Lorsque j’ai commencé à faire les cours de 3ème avec Sarah, j’ai très vite déchanté. 

Le niveau est réellement monté d’un cran cette année. Ce n’est pas que c’est difficile, c’est juste que les profs attendent un vrai travail de rédaction que Sarah a beaucoup de mal à effectuer. 

En réalité, elle fait un vrai blocage sur le fait de sortir ce qu’il y a à l’intérieur de sa tête. 

Je ne lui ai donc pas encore demandé de faire de rédactions ou de synthèses. 

Je vais à son rythme, je ne la brusque pas et je la prépare à cet exercice, appuyée par son orthophoniste et par ma mère.

---

Les premiers devoirs rendus. 

---

Nous avons rendu les premiers devoirs et elle a eu d’excellentes notes car je l’ai aidée. ( Je le précise sur les copies. )

C’est une aide au raisonnement, une lecture et explication des consignes et une aide pour remettre ses idées en place. En gros, je suis son AVS à la maison. 

J’ai bien conscience que ses notes seraient plus basses en collège normal. 

Mais le but étant de l’encourager, je ne vais pas l’enfoncer en la laissant se noyer devant ses copies. Cela ne servirait strictement à rien à part accentuer ses angoisses. 

Le premier devoir de français nous a d’ailleurs valu un bon fou rire avec ma mère.

Le thème était la poésie.

Au moment du devoir, lorsque l’on a lu l’énoncé, on s’est dit que le truc était plutôt infaisable. D’autant qu’il fallait rédiger soi-même un poème en vers libres, inspiré d’un tableau. 

N’ayant encore jamais fait de rédaction, il était impossible que Sarah rédige une poésie. Je m’y suis alors collée en trois minutes chrono. ( Appelez-moi Verlaine, s’il vous plait 😄 )

J’ai pondu un truc de dépressive que le prof a vraisemblablement apprécié vu qu’il a mis 10/10 avec une appréciation dithyrambique.

Je n’ai pas trop compris car sur la copie, il était bien précisé que Sarah n’avait pas fait ça toute seule. Je ne vois pas bien quel gamin de cet âge aurait pu écrire seul un poème hormis les fans du « Cercle des poètes disparus. » 

Les autres matières se passent assez bien, mais toujours avec aide et avec des cours particuliers de maths.

En plus des difficultés que j’ai rencontrées au niveau scolaire avec Sarah, il a fallu gérer tous les à côtés.

Les deux principaux étant l’absence de mon fils et l’attente des résultats du CRA.

---

L’absence de mon fils.

---

Au départ, je l’ai très mal vécue. Je vous en ai d’ailleurs beaucoup parlé dans mes post-it!

Je ferai certainement un article sur ses débuts d’étudiant.

La seule chose à retenir pour le moment est que je n’ai pas réussi à ne pas le voir plus de deux semaines d’affilée. (Mais je me soigne.)

Avec Sarah, nous sommes donc parties à Aix avant son contrôle Cardio marseillais histoire de passer un peu de temps avec lui. 

Ça a légèrement perturbé notre emploi du temps mais tant pis. On n’a pas vraiment pris de retard pour autant. Je me suis débrouillée pour rattraper les cours. 

Le deuxième point important de cette première période de cours a été le rendez-vous post évaluation du CRA où on nous a annoncé que Sarah était bel et bien autiste. 

Et là, j’ai tout remis en question l’espace d’une semaine. 

---

Les résultats des tests du CRA.

---

Apprendre que votre enfant est autiste en plus de tous les autres problèmes qu’elle a, est un choc. 

J’étais dans le flou, persuadée que les cours ne servaient plus à rien. Je me suis laissée un peu de temps pour digérer la nouvelle. 

On n’a pas arrêté les cours pour autant mais cela a été l’élément déclencheur d’une vraie remise en question sur notre manière de travailler. 

En attendant les prises en charge à venir, j’ai revu un peu ma manière d’aborder certaines choses. Notamment, concernant son blocage avec les rédactions ou les synthèses. J’avais enfin une explication sur l’origine de ses blocages donc je pouvais commencer à réfléchir à la question de manière un peu plus concrète.

J’ai appris à relativiser en cherchant des solutions. 

Comment faire sortir ma fille de sa petite bulle intérieure sans qu’elle ne se sente mal à l’aise? 

Il faut un peu improviser dans ces cas-là et chercher avec ce que l’on a sous nos yeux, sans le savoir. 

J’ai eu l’idée de lui faire rédiger des petits textes sur des sujets qu’elle apprécie, pour l’habituer à cet exercice. 

Et elle m’épate car elle se débrouille très bien ! 

Et c’est là tout l’objet de ma remise en question: avoir réussi à sortir du cadre en étant déjà en dehors du cadre. (Bientôt nous habiterons sur la lune à cette allure.)

En gros, on suit le programme du CNED avec une aide considérable et à côté, on travaille différemment pour débloquer Sarah et la ramener tout doucement vers ce qui est demandé dans le cursus de 3ème. 

Le tout en avançant avec la plus grande délicatesse, sans brusquer les habitudes auxquelles elle est si attachée. 

Vous l’aurez compris, cette première période de cours a surtout été un échauffement et un tâtonnement sur comment on allait réussir à la faire progresser tout en tenant compte de son handicap, à savoir l’autisme. 

Car ce diagnostic explique tant et tant de points que je ne comprenais pas que j’arrive à envisager ses apprentissages différemment. 

On a déjà rendu 8 devoirs, dont deux où elle a été vraiment aidée. 

Je ne sais pas comment va évoluer cette année scolaire dont les débuts ont connu des rebondissements plutôt inattendus. 

En parlant d’aide, je vous laisse en bonus, cette merveilleuse poésie inspirée du tableau ci-dessous qui résume à elle seule, le délire dans lequel on a été durant ce mois et demi de cours. ( C’est cadeau 😃)

Moquez- vous, vous avez le droit 😄

En attendant, on va se reposer un peu et je vous invite à me suivre ici ou sur Facebook pour ne rien louper de nos fabuleuses aventures 😉