Le karma, tu y crois?
Avant tout, commençons par expliquer la théorie du karma.
Le Karma est le dogme central de l’hindouisme, du bouddhisme, selon lequel la destinée d’un être vivant et conscient est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures.
Ainsi, dans les livres de développement personnel, on lit sans arrêt que le positif attire le positif; que le négatif attire le négatif.
Je n’arrive pas vraiment à me positionner dans ce genre de concepts; car si je me base sur mon expérience personnelle, il y a un léger couac au sein de cette théorie. Cette théorie du karma!
En effet, durant ma seconde grossesse j’ai appris que ma fille avait une anomalie chromosomique. J’ai eu la sensation qu’il ne pourrait jamais rien m’arriver de pire. Un immense sentiment d’injustice m’a envahit. Qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour mériter cela?
Le fameux karma? L’univers était-il en train de me punir?
Peu importe que l’on soit croyant ou non; je ne pensais pas avoir jamais fait quoique ce soit justifiant une vengeance « divine » ou supérieure. Évidemment je ne suis pas parfaite, loin de là. Pour autant, je ne suis pas non plus à ranger dans la catégorie des mauvaises personnes qui iront bruler en enfer. Je ne suis ni mère Theresa ni Satan. Je suis juste une personne lambda qui vit sa vie sans empiéter sur celle des autres.
Pourquoi l’univers m’envoie ce message si négatif? Mauvais karma?
Si on suit le raisonnement expliqué plus haut, j’ai bien dû faire une atrocité à un moment donné que mon cerveau a totalement occulté. À moins que cela ne soit dans une autre vie! Mais ne partons pas dans le bouddhisme, sinon on ne va pas s’en sortir. ( Déjà que j’ai du mal à m’en sortir avec cet article 😁)
Récapitulons un peu le contexte de l’époque:
j’ai 30 ans; je n’ai jamais piqué le mec de personne ou encore fait de mal (volontairement) à quelqu’un; je n’ai jamais non plus commis de meurtre (sinon, je ne serais pas tranquillement en train d’écrire sur ce blog ); je suis mariée et je mène une vie des plus normale.
En résumé, je suis une personne invisible au regard de l’univers et de sa divine vengeance. Pour autant, il m’arrive un événement que je peux, à ce moment là, qualifier de totalement négatif.
À moins que ce ne soit juste ma propre perception des choses qui soit biaisée?
Et si la réponse à ma question résidait justement dans la perception que j’ai et que nous avons tous du positif et du négatif?
C’est quoi le positif ou le négatif? Le négatif existe-t-il vraiment?
Imaginons que vous vivez une situation qui vous paraît horrible.
Par exemple, une rupture amoureuse non désirée, une maladie, ou n’importe quel événement que vous percevez comme négatif.
Sur le moment, vous avez la sensation de basculer vers le côté obscur de la vie. Va alors démarrer, sans que vous en ayez réellement conscience, la phase du deuil de l’évènement en question jusqu’à l’acceptation de celui-ci. Car oui, vous finirez bien par accepter la situation vu que vous ne pouvez pas la changer. Cette phase du deuil prend du temps mais j’aime penser qu’il en ressort toujours quelque chose. J’aurais même tendance à croire qu’il en ressort une leçon de vie, un pas vers une certaine paix intérieure.
On arrive toujours à trouver un sens à une chose que nous n’envisagions pas pouvoir supporter.
Ainsi, ce que nous pensions être un évènement négatif à un instant T ne pourrait-il pas se transformer en quelque chose de positif avec du recul?
Prenons l’exemple de la rupture amoureuse:
Qui n’a jamais vécu la rupture comme un immense chagrin duquel on ne peut se remettre? Je suis sûre que nous sommes tous et toutes passés par cette phase de chagrin intense à pleurer sur notre triste sort; persuadés d’avoir perdu le seul et unique amour de notre vie.
Un jour, on rencontre une autre personne et on retombe amoureux alors que l’on s’était juré « plus jamais! ». Cet autre amour balaye tous les autres. Et, dans le meilleur des cas, on finit par construire nos vies ensemble et fonder une famille, pourquoi pas.
Si nous n’avions pas vécu la première rupture qui nous a fait si mal, nous ne serions pas en pleine lune de miel actuellement. Nous serions plutôt englués dans une relation qui, sur le long terme, se serait certainement soldée par un échec.
Ici, l’évènement négatif s’est transformé en un évènement positif.
« Merci de m’avoir rendu ma liberté et de m’avoir permis cette nouvelle rencontre ». ( Et au passage, bien fait pour toi, je suis bien plus heureuse à présent )
J’ai pris l’exemple le plus basique mais on pourrait l’appliquer de manière plus générale à tous les évènements que nous vivons, du plus insignifiant au plus grave.
De ce point de vue, tout ce qui nous arrive n’est-il pas que du positif, même si nous n’en n’avons pas encore conscience? Et surtout, comment en arriver à cette conclusion?
Notre manière d’être peut influer de façon significative le cours des choses. En effet, plus on se focalisera sur le seul côté négatif de toute chose moins nous pourrons réaliser qu’il y a bien matière à en tirer des conséquences positives.
De la conscience de l’évènement vers l’inconscience de ce qu’il nous apportera.
La conscience de l’événement est l’analyse à froid de la situation. Nous n’aimons pas ce qu’il se passe; nous subissons et vivons la situation comme un fait négatif avec les outils que nous possédons à ce moment-là.
Le cheminement de notre esprit va progressivement nous conduire vers l’inconscience de la conséquence de cet événement. Celui-ci va m’apporter quelque chose mais je ne le sais pas encore.
Il est bien évident que le temps consacré à ce cheminement est totalement variable en fonction de la gravité de l’événement en question et de notre capacité à en traiter ses conséquences.
Nous ne sommes pas encore en mesure de trouver le vrai sens de tout cela. Pourtant il se passe en nous un bouleversement qui ne pourra pas rester vain.
Tout le challenge est alors de ne pas rester dans cet état d’inconscience de la conséquence de l’événement. Il faut alors revenir à la conscience de ce qu’il nous aura apporté.
En d’autres termes, il ne faut pas vouloir changer le problème en lui-même mais bien notre réaction face au problème.
C’est un exercice complexe mais pas impossible et peu importe ce qui nous arrive, nous en ressortirons forcément grandis.
Vers la conscience des conséquences de l’évènement: la négation du négatif?
Notre corps va nous envoyer des signaux d’alarme lorsque l’information sera digérée. Soit nous serons apaisés, soit nous aurons des manifestations physiques ou psychologiques nous amenant à aller plus loin dans notre introspection. ( Par le biais d’un psychologue par exemple ).
Si nous sommes apaisés, cela peut signifier que nous sommes repassés dans la conscience de la situation. On peut alors dire de cet événement négatif qu’il s’est transformé en un événement positif. Nous sommes à présent capable d’analyser tout ce qu’il nous a finalement apporté.
Cet état d’apaisement sera ainsi le signe que les conséquences sont positives dans la mesure où nous avons accepté et digéré une situation qui nous laisse un sentiment de force ou de fierté.
Oui j’ai vécu quelque chose de grave mais je l’ai surmonté et j’en suis sorti grandi.
Le négatif est alors devenu positif, nous avançons différemment dans notre vie et nous avons appris à relativiser et à modifier notre vision de l’existence.
Si nous ne sommes pas apaisés, cela signifie que l’événement négatif a laissé des séquelles psychologiques et que notre inconscient nous appelle à l’aide. Dans la plupart des cas, nous consultons un spécialiste qui traitera soit le symptôme, soit la cause du symptôme, soit la cause du pourquoi on ne digère pas la situation.
Ces différentes méthodes nous amènent à reprendre conscience des conséquences de l’événement, quel qu’il soit, et nous permettent sinon de l’accepter, de vivre avec.
La conclusion sera alors la même que précédemment: seul le chemin pour y arriver sera différent.
Le négatif en soi n’existe alors pas; il nous enseigne, il nous nourrit, il nous permet d’évoluer donc il nous amène vers le positif.
Il faut alors différencier l’événement négatif en lui-même de ses conséquences sur le long terme. L’événement négatif existe, ce sont ses conséquences qui ne le sont pas à postériori.
Qu’en est t-il du fameux karma si je pense que le négatif en soi n’existe pas?
Répondre à cette question c’est un peu comme se trouver belle, beau ou moche. N’oublions pas que nous sommes tous beaux aux yeux d’une personne. De même que nous sommes tous laids aux yeux d’une autre.
De ce point de vue, le laid ou le beau n’existent pas puisque chacun en a une perception différente.
Tout est alors question de perception.
Ainsi, le négatif existe, bien sûr mais il ne doit pas être perçu comme une fatalité. Il doit être perçu comme un moyen de s’élever vers le meilleur et la perception que nous en aurons sera alors la clé de notre bien être.
Le karma nous dit que oui la vie a mis sur notre chemin un vrai coup dur que l’on ne mérite pas, mais on se rendra compte plus tard que c’était pour notre bien.
Nous n’avons rien de fait de mal mais on traverse une épreuve difficile, essayons d’en tirer des conséquences positives sur le long terme. Bien entendu, ce n’est pas évident sur le moment de le réaliser mais la vie ne peut pas être linéaire, elle serait d’un ennui profond.
Notre théorie du karma se vérifie alors peu à peu et on peut dire que:
Le positif attire donc bien le positif et notre perception de la situation ainsi que notre attitude face à celle-ci fait toute la différence.
Le pouvoir de l’effet miroir.
Faites l’expérience de juste sourire à quelqu’un et vous aurez un sourire en retour. Au contraire, passez vos journées à faire la tête en ayant le visage fermé, et personne ne viendra vers vous.
Plus vous brillerez intérieurement, plus votre rayonnement sera contagieux.
L’effet miroir de la vie est infini et il ressemble fortement au karma. (Même s’il est permis voire nécessaire de plonger très bas pour mieux se relever.)
N’est-ce pas aussi la preuve que le tout négatif n’existe pas vraiment et que le karma fait finalement bien les choses?
J’aime imaginer que rien n’arrive par hasard et que trouver un sens aux problèmes que nous rencontrons est une inépuisable source d’enrichissement personnel.
Le bilan de mon évènement « négatif ».
Pour conclure, j’aimerais revenir sur le point de départ de cet article, à savoir l’annonce de la maladie de ma fille durant ma grossesse.
Sur ce que je pensais être l’événement le plus négatif de ma vie, j’ai envie de dire ceci concernant ma fille:
- Il y a 14 ans, elle a totalement changé ma vie.
- Il y a 14 ans, je ne l’imaginais même pas en petite fille ou en adolescente.
- À tous les niveaux, elle m’a fait grandir plus vite qu’elle.
- Elle m’a appris le regard malveillant des gens.
- Elle m’a appris le regard bienveillant des gens.
- Mais, surtout, elle m’a appris à ne plus m’occuper du regard des gens.
- Elle m’a appris la tolérance.
- J’ai changé ma vie avec elle, j’ai changé la vie de toute notre famille avec elle.
- Elle m’a appris les priorités de la vie.
- Elle m’a appris à casser les codes.
- Elle m’a appris à me dépasser en me faisant faire ce que je ne pensais pas être capable de faire.
Rien de négatif ne pourra jamais ressortir de tout cela, quoi qu’il puisse se passer dans le futur.
Alors, merci à la vie de m’avoir fait vivre tout cela car j’ai changé de lunettes pour regarder le monde